Château de Flaugergues à Montpellier dans l'Hérault

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style néo-classique et palladien

Château de Flaugergues

  • 1744 Avenue Albert Einstein 
  • 34000 Montpellier
Château de Flaugergues
Château de Flaugergues
Château de Flaugergues
Château de Flaugergues
Château de Flaugergues
Château de Flaugergues
Château de Flaugergues
Château de Flaugergues
Château de Flaugergues
Crédit photo : Vpe - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XVIIe siècle, 1ère moitié XVIIIe siècle, 2e moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Le château, avec ses terrasses, ses statues, les grilles en fer forgé, le jardin avec ses bassins, les allées plantées, le parc et l'orangerie (cad. DK 20, 23, 25, 28, 29, 30, 133) : classement par arrêté du 23 avril 1986 - Le domaine (à l'exception des parties classées), y compris le sol des parcelles telles que délimitées sur le plan annexé à l'arrêté, notamment les espaces boisés y compris l'allée de platanes d'accès au nord-ouest, l'allée de cyprès au nord longeant l'avenue Albert-Einstein et les bosquets, ainsi que les façades et les toitures des bâtiments, notamment des communs à l'ouest et de la maison du jardinier à l'est (à l'exception du clapier ajouté) et, en totalité, le puits à noria et son bassin-réservoir y compris son réseau hydraulique (cad. RE 31 (accès), 32 (vigne nord), 34 (terre avec allée boisée au nord-est), 35 (comprenant le château et sa terrasse supérieure classés, avec maison du jardinier et puits), 37 (communs à l'ouest), 39a, 40 (vigne au sud), 41 (vigne à l'est), 42, 49 (vigne au sud-est)) : inscription par arrêté du 19 décembre 2013

Origine et histoire du Château de Flaugergues

Le château de Flaugergues est une folie montpelliéraine située sur la commune de Montpellier, classée au titre des monuments historiques et appartenant à la famille de Colbert ; il constitue aujourd’hui le centre d’une exploitation viticole en milieu urbain et se visite toute l’année. Datant de la fin du XVIIe siècle, l’édifice présente une ordonnance architecturale soignée avec un corps central et deux corps latéraux, deux avant-corps, façades enduites, cordons, consoles et encadrements de baies en pierre de taille appareillée. L’entrée est soulignée par un encadrement en pierre aux motifs d’architecture classique comportant pilastres, frise et console ; le terre-plein d’accès, développé entre les avant-corps, est bordé par des degrés flanqués de deux statues de pierre. Devant le château, une vaste cour d’honneur, dessinée parallèlement à l’axe du bâtiment et encadrée par deux allées d’oliviers, est fermée par deux larges grilles en fer forgé ; elle est reliée au jardin à la française, aménagé en contrebas, par un escalier de pierre à double évolution. Le jardin français, aligné sur l’axe principal du château et croisé par l’axe transversal de la cour, s’achève par un bassin circulaire et un petit motif en marbre formant cadran solaire, puis se prolonge en terrasse offrant un panorama sur l’agglomération. Le parc comprend également un jardin à l’anglaise de trois hectares au sud‑ouest, aménagé à partir de 1847, et un vignoble qui borde les plantations et les terrasses. La toiture, en tuiles creuses, est rehaussée d’épis de faîtage en forme de boules sur piédouche et de tuiles vernissées du XVIIIe siècle provenant de Saint‑Jean‑de‑Fos, qui accentuent le caractère méditerranéen de l’ensemble. À l’avant, la terrasse est ornée de deux statues réalisées en 1728 par le sculpteur Jean‑Louis Guyon, La Paix et L’Abondance.

La composition intérieure s’appuie sur un escalier remarquable à clés pendantes qui s’élève sur trois étages sans soutien de pilier, démontrant une réelle virtuosité technique. Les murs de l’escalier et des salons sont décorés d’une suite de tapisseries des Flandres datées de 1670, représentant des scènes de la vie de Moïse ; les salons conservent des ensembles de mobilier Louis XV et Louis XVI, des portraits de famille, ainsi qu’une importante collection de porcelaines et de faïences, dont un service aux armes de la famille de Saizieu réalisé en 1872 par Émile Gallé. Le grand salon abrite un zograscope d’époque Louis XV ; la bibliothèque contient une série d’instruments scientifiques anciens. La chambre de l’Aigle présente un décor peint par Diane de Montbron en 1990 sur le thème de la campagne d’Égypte et rassemble des objets évoquant l’empereur Napoléon. Le château possède en outre une rare table à échantillons de marbres comportant 177 carreaux différents, issue de l’atelier des pierres dures des Gobelins.

Le domaine conserve un fonds d’archives familiales et domaniales, classé et inventorié en 2005 par Julien Duvaux pour les Archives départementales de l’Hérault, qui constitue un ensemble majeur du patrimoine régional et reste conservé dans la famille. Le jardin à la française a été restitué au XXe siècle avec l’aide du paysagiste Emmanuel de Sauvebœuf et planté de dix mille pieds de buis par les propriétaires actuels et leurs enfants. Une allée d’oliviers de deux cents mètres conduit à un belvédère d’où, jusqu’au XIXe siècle, la vue portait jusque vers les étangs et la mer. Le jardin anglais a été enrichi par des plantations et l’orangerie ; la famille Saizieu y a introduit diverses variétés, dont un cocotier du Chili planté en 1874. À proximité de l’allée des oliviers, un espace en bordure du vignoble accueille depuis 2018 une ferme urbaine collaborative en permaculture, l’Oasis citadine. Le parc et les jardins de Flaugergues sont labellisés « Jardin remarquable » depuis 2004.

La vocation viticole du domaine est ancienne et attestée depuis l’époque gallo‑romaine ; au fil des siècles la surface et la production ont varié, avec des périodes de développement, des difficultés liées au phylloxéra et des reconstructions de caves. Après diverses évolutions, la production moderne s’organise sur une surface de production de 25 hectares répartie en zones viticoles sur les communes de Montpellier et de Mauguio, avec des appellations AOP Languedoc et IGP Pays d’Oc ; les vignes font partie des Grès‑de‑Montpellier. Le domaine a engagé une démarche d’agronomie durable et a fait construire en 2016 une nouvelle cave éco‑responsable, située près du château et ouverte à la visite. Le château et ses éléments — terrasses, statues, grilles, jardin et bassins, allées plantées, parc et orangerie, ainsi que les éléments de sculpture et d’architecture du parc — font l’objet de protections au titre des monuments historiques, avec des parties inscrites et classées entre 1949 et 2013.

Liens externes