Origine et histoire du Château de Foix
Le château de Foix, perché sur une plate-forme rocheuse dominant la ville de Foix (Ariège, Occitanie), trouve son origine au Xe siècle et a été remanié à plusieurs reprises jusqu'au XIXe siècle. Mentionné pour la première fois dans une charte au début du XIe siècle et cité dans le testament de Roger Ier de Carcassonne en 1002, il devint le chef-lieu du comté de Foix et un centre de pouvoir comtal. Le premier ensemble fortifié comprenait probablement une tour unique sur l'éperon rocheux et une enceinte épousant le bord des falaises pour protéger le site. Au cours du Moyen Âge, le château fut engagé dans les conflits régionaux, notamment au temps de la croisade contre les Albigeois, mais il ne servit pas de refuge aux cathares et conserva un rôle stratégique et résidentiel pour les comtes. Les aménagements se succédèrent du XIIe au XVe siècle : on érigea des donjons carrés, on perfectionna les tours, on ajouta une barbacane et des châtelets et l'on dota les donjons d'un crénelage. L'ensemble comportait deux enceintes, des portes d'accès, une chapelle et plusieurs citernes, et les abords du rocher étaient occupés et utilisés par la seigneurie. Le château se composait traditionnellement de trois tours : une tour nord qui abritait le cachot, une tour centrale, et une tour sud de plan circulaire pourvue d'une plate-forme en encorbellement. La tour circulaire, construite durant la première moitié du XVe siècle et conçue davantage pour la résidence que pour la seule défense, est divisée en cinq étages voûtés ; sa structure comprend de larges fenêtres, cheminées, latrines et des salles hexagonales aménagées dans l'épaisseur des murs. Selon les descriptions, cette tour mesure 34 mètres de haut et ses murs atteignent 4 mètres d'épaisseur, et la chapelle se trouvait au rez-de-chaussée. À partir du XVe siècle le château fut progressivement transformé en caserne, puis, du XVIIIe siècle et surtout au début du XIXe siècle, en établissement pénitentiaire départemental, ce qui entraîna d'importantes modifications architecturales. Les aménagements liés à la prison comprirent la pose de grilles, l'installation de portes de cellules renforcées, la construction de bâtiments administratifs sur les terrasses Est et la gravure de nombreux graffitis par les détenus. Les conditions de détention furent difficiles et la surpopulation chronique : la centaine de détenus au début du XIXe siècle passa à près de 200 en 1859, ce qui conduisit à la construction ultérieure d'une prison moderne en ville et au transfert des prisonniers. Classé monument historique en 1840, le château fit l'objet d'une restauration au XIXe siècle sous la direction de Paul Boeswillwald, qui chercha à restituer une image médiévale conforme aux goûts de l'époque. Restauré et revalorisé, le monument accueille depuis 1930 les collections du musée départemental de l'Ariège. Le musée présente des ensembles de préhistoire, d'archéologie gallo-romaine et médiévale, des salles consacrées à l'histoire du comté de Foix, à la construction médiévale et à la période où le château fut utilisé comme prison, ainsi que des armes, des sculptures et, notamment, un lit attribué à Henri IV. Le musée redéploie actuellement ses collections pour restituer la vie à Foix au temps des comtes et propose des animations et des expositions temporaires. Malgré les remaniements et les usages successifs, l'aspect visible aujourd'hui résulte largement des restaurations du XIXe siècle, qui ont modelé la présentation du monument. Le site, choisi initialement pour sa valeur stratégique permettant de commander les accès à la haute vallée de l'Ariège et de surveiller le bas-pays, reste un témoignage majeur de l'histoire comtale et militaire de la région.