Château de Fontirou à Castella dans le Lot-et-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Fontirou

  • D212
  • 47340 Castella
Château de Fontirou
Château de Fontirou
Château de Fontirou
Château de Fontirou
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XIIIe siècle

Patrimoine classé

Murs de l'ancien donjon et structures apparentes, ainsi que le sol et le sous-sol de l'ensemble de la parcelle (cad. A 438) : inscription par arrêté du 30 mai 1990

Origine et histoire du Château de Fontirou

Le château de Fontirou, situé au lieu-dit Fontirou sur la commune de Castella, au pied de la colline de la Truffe, est mentionné dès 1259. La seigneurie, alors désignée sous les formes Monboira ou Monberols, appartenait à Armand et Gaufred de Fauguerolles et apparaît encore dans le serment de fidélité de la baylie de Penne en 1271. Au XVe siècle, une branche de la famille de Cours s'installe à Fontirou ; selon le testament d'Antoine de Cours, Bernard de Cours en était seigneur en 1514. On ignore les modalités du passage des de Cours aux de Godailh, mais en 1526 Robert de Godailh, receveur des tailles et trésorier du domaine d'Agenais, est qualifié de seigneur de Fontirou. Robert était fils de Sans de Godailh ; ce dernier fut accusé d'avoir perçu indûment plusieurs sommes et, après enquête du parlement de Bordeaux, condamné et menacé de confiscation. En 1526 Robert épousa Gillette de Sevin ; il fut consul d'Agen en 1538 et il est probable qu'il se convertit au protestantisme lors de la progression de la Réforme en Agenais. Théodore de Bèze rapporte qu'il fut dénoncé par un de ses cousins, Guy de Godailh ; il fut pendu à Montfaucon et son dénonciateur lui succéda, Diane de Poitiers recevant le produit de l'amende. Surnommé Cappolette par la population, Robert fut lui-même accusé de détournement de fonds ; arrêté puis délivré par le cardinal de Lorraine, il se réfugia au château de Cuzorn et ses biens furent saisis. Par un acte du 7 février 1555 le château passa à Diane de Poitiers puis, le 14 décembre 1564, elle le vendit à Jehan et Loys de Godailh. Au moment des guerres de Religion le donjon fut entouré à la hâte d'une enceinte flanquée de tours rondes et de bâtiments de service. En 1574 le sénéchal d'Agenais, François de Durfort, contraignit Jehan de Godailh à installer une garnison à Fontirou. Le château fut occupé par les protestants le 20 novembre 1575 puis repris le 22 novembre par une troupe catholique d'Agen, appuyée par un canon et commandée par de Vesins. La garnison protestante fut passée au fil de l'épée sauf de Godailh, conduit à Villeneuve et libéré deux ans plus tard. Le domaine revint à Pons de Godailh, conseiller au présidial d'Agen ; mort sans postérité, il passa à son frère Loys, également conseiller au présidial. De son second mariage avec Constance de Durfort, Loys eut une fille, Marie de Godailh, qui apporta la seigneurie à son mari Pierre de Latour, qu'elle épousa le 5 septembre 1593. De cette union naquirent deux fils, Pierre et Gratien ; Gratien, conseiller à la cour des aides, fut tué lors d'une révolte contre la gabelle, son frère Pierre fut seigneur de Fontirou et consul d'Agen en 1671. Au XVIIe siècle la famille de Latour fit rendre le donjon habitable en ouvrant de grandes fenêtres à meneaux croisés sur la face sud et en aménageant une cheminée au premier étage. Le fils aîné Pierre, qui épousa en 1710 Marie de Gadès et fut plusieurs fois consul d'Agen, eut trois enfants : Géraud, Marie et Marguerite ; Géraud mourut sans postérité en 1753 et la seigneurie passa à Marguerite, épouse d'Armand de Sevin. La famille de Sevin conserva le château jusqu'en 1861. Marie de Latour s'unit à Charles Doumengeous dit Larroque ; ce couple eut six enfants : Jeanne Marie, Jacques (qui fut garde du corps du roi), Guilhaume, Antoine, Philippe (avocat au parlement) et Geraud. Le château fut abandonné au début du XIXe siècle ; le cadastre de 1820 en montre encore l'ensemble des éléments alors existants, avant la disparition de la plupart des bâtiments. Aujourd'hui le donjon subsiste et l'ensemble des vestiges du château est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 30 mai 1990.

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