Château de Fougères en Ille-et-Vilaine

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Fougères

  • Place Pierre Symon 
  • 35300 Fougères
Château de Fougères
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Château de Fougères
Crédit photo : Crochet.david (talk) - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XIIIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Le château (cad. B 254 à 266, 276, 277) : classement par liste de 1862 et journal officiel du 18 avril 1914 - Le terrain municipal d'une superficie de 1a 95 ca avoisinant la barbacane ouest du château, limité par la rue du Château, la route de Rennes et la prairie de la Palestine (cad. B 243) : classement par arrêté du 4 juillet 1928 - Les douves et anciennes douves et les terrains situés aux abords immédiats et immeubles édifiés sur ces terrains notamment la maison du gardien (cad. B 244, 245, 251 à 253, 262bis, 267 à 269) : classement par arrêté du 26 février 1953

Origine et histoire du Château de Fougères

Le château de Fougères est l'un des plus imposants châteaux forts français ; il occupe une superficie de deux hectares et constitue un ensemble médiéval daté du XIIe au XVe siècle. Il se situe dans la partie ouest de la ville close de Fougères, en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine. Bâti sur le rocher de la Couarde, le site émerge d'une cuvette marécageuse ceinturée par une boucle du Nançon qui, par une dérivation, jouait le rôle de douves naturelles. Cette situation en île fluviale a longtemps intrigué les castellologues : elle offre protection naturelle et discrétion mais devient problématique avec le développement de l'artillerie au XVe siècle. Le château servait de vigie et de forteresse pour assurer la défense du nord-est du duché de Bretagne, les marches de Bretagne. Des carrières de schiste briovérien, notamment celle dite La Vigne au sud-ouest, approvisionnaient le chantier en pierre. À l'origine se trouvait un donjon en bois au point le plus élevé; l'enceinte en bois fut remplacée à partir du XIIIe siècle par une muraille en pierre, et la ville fut alors ceinte d'un rempart. Au XIe siècle le premier château appartenait à Main II de Fougères ; il fut ruiné en 1166 après le siège d'Henri II Plantagenêt, démantelé et son donjon rasé, puis reconstruit par Raoul II vers 1176. Raoul III fit hommage à Louis IX ; Pierre de Dreux, dit Mauclerc, s'empara de Fougères par surprise en 1231 mais Louis IX vint reprendre la ville. La fille unique de Raoul III, Jeanne Ire de Fougères, épouse d'Hugues XII de Lusignan depuis janvier 1253, fit construire les grandes tours Mélusine et des Gobelins et dota la cité de portes fortifiées et de remparts. Philippe le Bel confisqua la baronnie en 1307. Jean de Montfort s'y installa puis Du Guesclin s'en empara; en 1373 Fougères revint à Pierre II d'Alençon, et en 1428 Jean II d'Alençon vendit le château au duc de Bretagne pour payer sa rançon. En mars 1449 François de Surienne, mercenaire espagnol au service des Anglais, attaqua la ville de nuit avec six cents hommes ; les habitants furent massacrés et la cité pillée, et en 1450 Surienne s'y retrancha avant de se rendre après deux mois de siège par le duc de Bretagne François Ier, aidé d'une épidémie de peste. Les fortifications furent encore renforcées au XVe siècle, notamment par Pierre II, et le château reçut deux tours trapues, la « Françoise » et la « Tourasse ». Après le traité du Verger (1488) la place fut laissée en garantie au roi de France ; la même année La Trémoille prit le château en une semaine malgré une défense de 3 000 hommes, et une garnison royale y resta après son rattachement au royaume en 1491. Diane de Poitiers le reçut d'Henri II en 1547 et le château devint ensuite le logis des gouverneurs de Fougères. Le duc de Mercœur s'en empara et s'y réfugia le 28 mars 1588 ; l'abbé Déric, nommé par Louis XV le 22 août 1773, fut le dernier prieur jusqu'à la Révolution, et en 1793 le château fut pris par les Chouans et les Vendéens. Le logis seigneurial du XIVe siècle fut détruit vers 1810. Honoré de Balzac séjourna à Fougères en octobre 1828 et visita le château, s'en inspirant pour son roman Les Chouans (1829), et Victor Hugo décrit longuement la tour Mélusine dans Quatrevingt-treize (1879). Le monument rassemble quatre siècles d'architecture militaire : tours carrées, tours circulaires et tours en fer à cheval répondent à des fonctions défensives spécifiques pour limiter les angles morts et protéger les bases des tours. Les remparts, bien conservés, forment trois enceintes — l'« avancée » ou bayle au contact de la ville, l'enceinte principale de la basse-cour en forme de croissant orienté vers le nord, et la haute cour ou « réduit » défendue par un donjon — et sont bâtis en granite et en schiste local, en pierre de taille et en moellon, avec des toits en ardoise. Le logis est en ruine mais plusieurs tours subsistent et sont visitables : la tour carrée de la Haye-Saint-Hilaire (XIIe siècle) qui donne accès à la basse-cour, la tour Raoul (XVe siècle), la tour Mélusine (XIVe siècle) et la tour du Hallay. Le châtelet d'entrée, la poterne d'Amboise, est défendu par les tours Mélusine et des Gobelins (XIIe siècle) ; la poterne, équipée d'un pont-levis, était reliée au rocher de la Couarde par un viaduc à deux arcades menant à une demi-lune signalée en ruines en 1770, et l'arasement du rocher et la disparition du viaduc font que la poterne donne aujourd'hui dans le vide. D'autres éléments datent de la fin du XIIe siècle (tours d'entrée et de Coigny), la tour maîtresse dont subsistent seulement des fondations paraît inachevée, et les tours d'Amboise, Raoul et Surienne complétèrent et remanièrent les défenses au XVe siècle, notamment en 1481. Propriété de la famille de Pommereul depuis 1820, le château fut vendu à la municipalité en 1892 pour 80 000 francs-or et se présente aujourd'hui comme des vestiges restaurés. En 2009-2010 un nouveau parcours scénographique sur le thème des « Marches de Bretagne » a été aménagé dans les trois principales tours par l'architecte du patrimoine Régis Ribet (agence Softage) et la scénographe Agnès Badiche. L'entrée du site, aménagée en même temps, comprend un moulin à eau quadruple dont les roues restaurées en 2013 fonctionnent encore — l'une entraînant un générateur électrique — et accueille la billetterie, la boutique, une salle de projection et un espace pédagogique, les travaux ayant été conçus pour améliorer l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Un timbre postal représentant le château a été émis le 18 janvier 1960 et, derrière les remparts, cinq étendards alignés portent les blasons de familles liées au château : Plesguen, la Haye Saint-Hilaire, Lusignan, Guibé et Pommereul. Le château est classé au titre des monuments historiques depuis 1862, avec une parution au Journal officiel le 18 avril 1914 ; des arrêtés postérieurs ont protégé les terrains avoisinant la barbacane ouest (arrêté du 4 juillet 1928) ainsi que les douves et les immeubles des abords, notamment la maison du gardien (arrêté du 26 février 1953). Le site a également servi de lieu de tournage, notamment pour la web-série Joueur du Grenier en 2018.

Liens externes