Château de Fournels en Lozère

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Fournels

  • Château de Fournels
  • 48310 Fournels
Château de Fournels
Château de Fournels
Château de Fournels
Château de Fournels
Château de Fournels
Crédit photo : BUFO88 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

3e quart XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château et des dépendances ; intérieurs du château pris dans leur ensemble, y compris les immeubles par destination existant à ce jour ; terrasses du parc limitées par les murs de soutènement (cad. AB 81, 82, 84 à 86) : inscription par arrêté du 18 mai 1961

Origine et histoire du Château de Fournels

Le château de Fournels, situé à Fournels en Lozère, se trouve à l'est du village et est approché par le GR de pays du Tour des monts d'Aubrac. Reconstruit en 1573 par Jean, bâtard d'Apcher, il occupe une position stratégique dominant trois vallées. La partie ancienne est une construction modeste de plan rectangulaire, flanquée de deux tourelles rondes aux angles nord et d'une tour en saillie au milieu de la façade sud, qui abrite un escalier en vis. De part et d'autre de cette tour, la façade est percée de deux fenêtres ornées, encadrées d'un décor mouluré avec pilastres cannelés, architrave, frise sculptée en vis de pressoir et petit entablement à doucine surmonté de boules en regard des pilastres. La porte d'accès à l'escalier, au rez-de-chaussée, présente le même vocabulaire ornemental et les tourelles sont percées d'embrasures à mousqueterie. À l'ouest, le château dit de Lastic, ajouté au XVIe siècle, se compose de deux corps en équerre. Près du portail d'entrée, au sud-ouest du château de Lastic, s'élève un petit pavillon de gardien à deux entrées et, tout contre, s'ouvre le grand portail; un autre portail a été aménagé au nord, entre le château et la ferme. À l'intérieur, le rez-de-chaussée de la tour d'escalier comprend deux pièces voûtées ornées de boiseries de style Louis XV. Au premier étage de la tour, les pièces présentent des boiseries Louis XV ou de la Restauration et des papiers peints romantiques. Les tours est et ouest abritent, au premier étage, deux boudoirs — l'un tendu d'une indienne romantique, l'autre couvert de boiseries Louis XVI — et leurs seconds étages sont également décorés de boiseries Louis XV et Louis XVI ainsi que de papiers peints romantiques. Dans le château de Lastic, le premier étage conserve un salon décoré d'une suite de verdures du XVIIIe siècle, dans le goût des chinoiseries. Autrefois le château renfermait du mobilier d'époque, des tapisseries et des tableaux; aujourd'hui l'intérieur est vide et laissé à l'abandon. Jean bâtard d'Apcher, seigneur d'Hauteville et fils de François Martin, baron d'Apcher, fit reconstruire l'édifice; il avait épousé Jeanne, bâtarde de Lastic, en 1570 et fut légitimé en 1571 avec le titre d'écuyer et le droit de porter les armes d'Apcher. Il se remaria en 1594 avec Anne de Maumont, dont il eut Marie d'Apcher d'Auteville, mariée en 1616 à Jacques, bâtard de Lastic, auteur de la branche seigneuriale de Fournels. Les barons d'Apcher, seigneurs puissants depuis le Moyen Âge, possédaient une chaîne de châteaux forts dans la région, dont faisait partie Fournels, selon le marquis de Brion, dernier habitant connu du château. Jeanne d'Apcher avait épousé Jacques de Lastic, qui se distingua au siège de La Rochelle en 1627, et l'une des descendantes de la famille, Marie de Lastic, fut élevée à l'école de Saint-Cyr où elle joua dans la première représentation d'Esther. Dominique de Lastic de Fournels, dernier évêque de Couserans, y est né le 16 octobre 1742. Amélie de Lastic épousa le 27 avril 1799 Géraud Pierre de Michel du Roc, marquis de Brion; la famille Michel du Roc, apparentée à des personnages proches de Napoléon et détentrice de nombreuses seigneuries, conserva la propriété. Après 1842, le château appartint successivement aux descendants de la famille de Michel du Roc : Eugène de Michel Duroc (1842–1872), Henri de Michel Duroc (1872–1901), Christian de Michel Duroc (1901–1958) et, depuis 1958, à leurs enfants. L'édifice est partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 18 mai 1961.

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