Période
4e quart XIXe siècle
Patrimoine classé
Tous les éléments bâtis du domaine initial, y compris du pavillon suisse et du parc du domaine, à l'exception des parties classées (cad. AS 18, 21 à 25, 28, 30, 31) : inscription par arrêté du 31 décembre 1993, modifié par arrêté du 20 juin 1994 - Façades et toitures de la villa (cad. CA 39) , du chalet suisse (cad. CA 43) , de la maison de garde à l'entrée sud (cad. BZ 26) et des écuries (cad. CA 41) ; entrées est (cad. CA 38) et sud (cad. BZ 26) avec leur grille ; intérieurs suivants de la villa : au rez-de-chaussée : vestibule et hall ; cage d'escalier et ses paliers ; bibliothèque, salon oriental, salon d'apparat, salle à manger et salle de billard ; à l'étage : l'appartement de Madame, comprenant une chambre, un cabinet de toilette et un boudoir : classement par arrêté 2 décembre 1999
Origine et histoire du Château de Françon
Le domaine de Françon, situé à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques, Nouvelle-Aquitaine), est une vaste résidence de style anglo-normand élevée pour John Pennington Mellor (1833-1908), enrichi par le commerce du coton entre le Brésil et Liverpool. Sa construction, confiée aux architectes Ralph Selden Wornum et Edward Salomon, a débuté en 1880 et s'est achevée en 1884, dans le contexte de l'engouement britannique pour la côte basque. Des manufactures d'Angleterre et de France, ainsi que des ateliers allemands pour les vitraux, ont fourni nombre d'éléments décoratifs. Dépouillée de la majeure partie de son mobilier, la propriété a été vendue en 1948 à la Caisse nationale des allocations familiales, transformée en centre d'accueil en 1985 et gérée en location par VTF, la Caisse d'allocations familiales de la Gironde restant propriétaire. Certaines pièces sont classées au titre des monuments historiques depuis 1999 et l'ensemble des éléments bâtis a été inscrit par arrêté du 31 décembre 1993, modifié le 20 juin 1994.
L'extérieur présente une façade principale ouvrant sur de grandes baies, deux tourelles et des vitraux; l'intérieur conserve un décor très éclectique et raffiné. Au rez-de-chaussée se succèdent un vaste hall en parquet avec cheminée, une ancienne bibliothèque, un vestibule, une salle à manger qui faisait aussi office de salle de bal, un salon dit « japonais » et un fumoir. Au premier étage se trouvent les chambres du propriétaire et de son épouse, un grand salon autour duquel s'organisent les pièces des enfants, des chambres de service, le cabinet du lord et la « salle des Paons », richement colorée et ornée de peintures représentant de nombreux paons et une allégorie de la famille.
Parmi les éléments remarquables figurent la façade principale et le corps central, l'escalier principal menant du premier au deuxième étage, la cheminée principale, le plafond du salon au premier étage percé d'un oculus, et la grande salle à manger ornée d'un médaillon central représentant Apollon et les neuf Muses; trois doubles portes coulissantes reliaient cette salle au fumoir, au salon japonais et au hall. La salle secondaire, anciennement équipée d'un billard et de jeux, comportait une haute cheminée intégrant des planches et deux tiroirs dissimulés servant à ranger des jeux de cartes.
Le parc, qui s'étendait autrefois sur 50 hectares, a été planté de nombreuses essences exotiques importées; outre chênes, hêtres et frênes, on y trouve bambous, palmiers, séquoias, mélèzes et ginkgos, certaines essences subsistant encore aujourd'hui malgré la réduction du domaine à environ 4 hectares. À l'ouest, près de l'entrée, un petit chalet suisse en bois, acheminé par bateau depuis une exposition universelle, rappelle les goûts de l'époque. Au centre du parc subsiste une ancienne piscine creusée, dotée à l'origine d'une pompe d'alimentation. Au sud, une porte marquait autrefois la limite du parc par laquelle arrivaient calèches et chevaux; une ancienne maison de gardien se situe à proximité.
Le hall, l'une des plus grandes pièces du domaine, est couvert de parquet; ses murs portent les effigies de l'Angleterre et la fleur de lis française sur fond pourpre et il conduit au grand escalier doté d'un pylône en marbre et d'une ancienne lampe d'éclairage. La cheminée du hall est ornée de carreaux de faïence représentant deux chasseurs en habits médiévaux et dominée par quatre bustes de Diane, signes de la passion du propriétaire pour la chasse; on raconte qu'il fit importer en grande quantité des renards d'Angleterre pour la pratiquer.