Période
4e quart XIXe siècle
Patrimoine classé
Façades et toitures ; douves ; hall d'entrée, escalier d'honneur et palier d'étage ; quatre pièces du rez-de-chaussée de l'aile Nord Est ; grand escalier en bois à l'angle Ouest du hall d'entrée ; pour le parc : théatre et galerie souterraine le reliant au château, orangerie avec ses accès, pavillons d'entrée et grille qui les relie, saut-de-loup, petit château (actuellement pavillon de la Direction) , colonnade, fontaine-vasque monumentale et son mur d'appui, ancien embarcadère en bois, partie composée du parc avec ses statues, ses bassins, ses murs et murets, ses balustrades et ses bornes, suivant le plan annexé à l'arrêté (cad. B 1417) : inscription par arrêté du 4 décembre 1987
Origine et histoire du Château de Franconville
Le château de Franconville, anciennement nommé château de Franconville-aux-Bois, se situe à Saint-Martin-du-Tertre (Val-d'Oise). Il a été reconstruit entre 1876 et 1882 par Hippolyte Destailleur pour le duc de Massa et s'inspire du château de Maisons-Laffitte de François Mansart. Le domaine, qui conserve son parc, ses fabriques et des statues en fonte, est inscrit en partie aux monuments historiques depuis le 4 décembre 1987. Le toponyme Franconville vient de Francorumvillam et désignait probablement un village fondé à l'époque mérovingienne ; sa première attestation écrite figure dans une charte d'Hilduin du 22 janvier 832. La seigneurie apparaît au fil des siècles, appartenant notamment à la maison d'O puis à la famille de Brancas, avant de changer de mains à plusieurs reprises aux XVIIIe et XIXe siècles. Parmi les propriétaires successifs figurent Pierre-Jean-Baptiste Gerbier, les Thellusson, la famille Amiot et, au XIXe siècle, André-Jean Leroux et les Régnier, titulaires du duché de Massa. Une tour du guet de style troubadour, aujourd'hui en dehors du domaine, a été élevée en 1840 par André-Jean Leroux. Le château actuel, d'inspiration classique, reproduit dans ses proportions et son ordonnance le modèle de Maisons-Laffitte : il est construit en pierre de taille et comporte un corps de logis central flanqué de deux pavillons. L'élévation comprend un sous-sol, deux niveaux nobles, un étage de chambres et des combles à la française ; la toiture est couverte d'ardoise. La façade centrale, traitée en avant-corps, se signale par un attique orné d'un bas-relief aux armes des Massa, une horloge sous lanternon et de nombreuses lucarnes à oculi. L'ornementation combine pilastres, ordres dorique, ionique et corinthien selon les niveaux, frises, corniches et un riche décor sculpté aux travées centrales. Les cheminées, nombreuses et ornées, portent des ancres au chiffre du duc de Massa et se terminent par des pots-à-feu et des glacis décorés. L'intérieur se distingue par un vaste hall, l'escalier d'honneur, un grand escalier en bois à l'angle ouest du hall, des cheminées ornementales et plusieurs pièces aménagées pour les réceptions. Au premier étage se trouvent douze chambres avec cabinets de toilette, au second seize chambres et un fumoir d'environ 93 m2 ; les combles accueillaient les logements du personnel. Le domaine abrite un théâtre néoclassique inspiré de Victor Louis, relié au château par une galerie souterraine et agrandi lors de l'utilisation hospitalière pour accueillir jusqu'à 528 places. Le parc, à l'origine d'environ 93 hectares et réduit ensuite, comprend fabriques, bassins, une colonnade inspirée de Versailles, une orangerie chauffée et de nombreuses statues, majoritairement en fonte. La fontaine murale et d'autres éléments décoratifs sont attribués à Hippolyte Destailleur ; certaines statues sont des copies d'œuvres de Versailles ou de Marly, tandis que les sphinges en marbre sont les rares pièces en pierre du parc. Le site a subi des transformations importantes au XXe siècle : en 1924 le château est vendu au département et devient un sanatorium pour tuberculeux, fonctionnant jusqu'en 1992. Le classement du site date de l'arrêté du 3 octobre 1951 et l'inscription au titre des monuments historiques porte sur le château et plusieurs éléments du domaine depuis le 4 décembre 1987. Après des périodes d'abandon et de vandalisme, des travaux de sauvegarde ont été engagés en 2007, avec une mise hors d'eau, la pose de protections et des remplacements de toiture ; des trompe-l'œil ont été placés sur certaines fenêtres en 2008. L'embarcadère en bois du parc s'est effondré en février 2011 et la chapelle dite de Picpus avait été détruite en 1980. En 2014 une partie du domaine a été vendue à un consortium russo-luxembourgeois pour un projet hôtelier et balnéaire qui a finalement été abandonné ; le château a été remis en vente en septembre 2019. Depuis, après des travaux d'embellissement et de mise aux normes, le château et son domaine sont proposés à la location pour cérémonies et événements privés, avec l'ouverture prévue d'une vingtaine de chambres d'exception en 2024. La tour du guet, située en périphérie du village, abrite aujourd'hui l'office de tourisme et un petit musée Chappe et offre un point de vue sur la région. Le château a également servi de lieu de tournage pour des films et a inspiré des passages de la littérature contemporaine.
