Origine et histoire du Château de Franquetot
Le château de Franquetot est une demeure des XVIIe et XVIIIe siècles, restaurée au XXe siècle, située sur le territoire de l'ancienne commune de Coigny, dans la commune nouvelle de Montsenelle, dans la Manche, en Normandie. Il se trouve près de la route de Carentan à Carteret, à un kilomètre au nord-ouest de l'église Saint-Pierre de Coigny. Le fief de Franquetot est acheté en 1528 par Jean Guillotte, tabellion de Vindefontaine, et un précédent château, peut‑être du XIVe siècle, est alors signalé comme ruiné. La famille Guillotte, anoblie sous Henri II, fait édifier le château actuel. Le fief est cédé par François d'Orglandes à sa sœur Laurence d'Orglandes, mariée avant 1564 à Robert Guillotte. En 1603, Louis Guillotte, fils de Robert issu d'un premier mariage, prend le nom de Franquetot sans posséder le fief relevant d'une autre branche. À partir de 1634, Madeleine Lalande-Patry, comtesse de Coigny et épouse de Jean‑Antoine de Franquetot, entreprend la rénovation de l'ancien château et l'aménagement du parc ; son fils Robert Jean Antoine de Franquetot hérite du comté de Coigny et épouse Marie‑Françoise Goyon de Matignon. François de Coigny (1670-1759), maréchal de France puis premier duc de Coigny, transforme et achève la demeure commencée au début du XVIIe siècle entre 1733 et 1737 sur les plans de l'architecte caennais Bayeux. Le comté de Coigny est érigé en duché en février 1747 par Louis XV. Son fils Jean‑Antoine‑François de Franquetot de Coigny (1702-1748), marquis de Coigny et général des armées du roi, trouve la mort dans un duel avec le prince de Dombes. François Henri de Franquetot de Coigny (1737-1821), petit‑fils de François de Coigny, reçoit également le bâton de maréchal pour sa bravoure lors de la guerre de Hanovre. Après s'être ralliée à Napoléon Ier, la famille de Coigny conserve le château jusqu'au début du XXe siècle ; il est ensuite vendu, laissé à l'abandon et utilisé comme état‑major, puis restauré après la Seconde Guerre mondiale par Madame de Castéja, qui l'avait acquis en 1928. Le château se présente comme un bâtiment à deux ailes en retour d'équerre, la plus ancienne étant l'aile gauche ; ses façades sont enduites, il comporte un étage sur rez‑de‑chaussée et des combles éclairés par des lucarnes. La porte d'honneur s'ouvre dans un avant‑corps central à pilastres ; à l'étage un balcon en fer forgé, soutenu par des colonnes doriques, est surmonté d'un fronton où sont sculptées les armes des de Franquetot, anciennement Guillotte, comprenant deux canons croisés entourés de drapeaux pris à l'ennemi et surmontés d'une couronne. Les bâtiments élevés de 1735 à 1739 reposent sur des parties plus anciennes, comme des caves voûtées attribuées au XIIIe siècle et l'aile gauche de style Renaissance. Le corps principal est de style Louis XV, tandis que l'aile droite reproduit l'ordonnance du vieux logis Renaissance conservé dans l'aile gauche. Les façades et toitures du château et de ses anciennes écuries, ainsi que le fronton, les façades de la cour d'honneur et le portail, sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 16 juillet 1968.