Origine et histoire
Le château de Fresnay, ou Frênay, se situe à 1,2 km au nord du Bourgneuf-la-Forêt, en Mayenne. Il est évoqué par Hubert Jaillot (« château, chapelle, étang et landes »), la carte de Cassini (« château, village et bois percé d'allées convergentes ») et Pierre-François Davelu (« beau château et chapelle »). Fresnay formait un fief et domaine mouvant de la seigneurie de La Forêt et, en arrière-fief, relevait à trois fois et par hommages liges de la châtellenie d'Ernée. En 1492, le seigneur de Frênay fit mettre un siège au chanceau de l'église en reconnaissant que cela n'était pas de nature à porter préjudice aux droits du seigneur de La Forêt ; l'acquisition de ce fief affranchit bientôt le sire de Frênay de cette vassalité. Le château actuel, à double pavillon formant « marteau », n'est pas antérieur au XVIIe siècle ; la terre a toujours été habitée par ses possesseurs. Le 30 août 1792, le château fut pillé par les gardes nationaux de La Baconnière, Andouillé et La Brûlatte. En mai 1793, les domestiques furent pris pour avoir donné asile aux frères Cottereau, puis le représentant du peuple en mission dans la Sarthe demanda au directoire de la Mayenne de lever le séquestre posé sur le château ; on lui répondit que Fresnay avait été le berceau de la Chouannerie, que les propriétaires l'avaient favorisée et que ce furent les républicains, et non les chouans, qui avaient pillé la maison. La chapelle, dédiée à sainte Anne, se desservait à l'église du Bourgneuf en l'absence des seigneurs ; parmi ses chapelains figurent Jean Bresteau (1677), René-Antoine Le Gendre (d. 1690), René Guiller, frère du curé du Bourgneuf (1690), Pierre Bresteau (démissionnaire en 1766) et Jean-Pierre Desdouet (déporté en Angleterre en 1793, †1830). La seigneurie passa notamment par la famille de Loré : Robert de Loré dit Le Jeune (1387, 1405), Jean de Loré (1453), Guillaume de Loré (1455, 1461), Olivier de Loré (1472), puis un autre Jean de Loré (1492, 1493) et Yves de Loré, mari de Philippe du Pontavice (1507, 1521). Mathurin de Loré, mari de Claude Le Cornu, est mentionné, Claude se remaria en 1574 avec François de Gaignon ; Marguerite de Loré, veuve en 1574 de Claude de Chalus, se remaria en 1577 à Madelon de la Jaille, qui « vivait à Fresnay suivant l'église catholique ». Pierre de Chalus, marié avant 1603 à Renée de la Jaille (fille de René de la Jaille et de Madeleine de Gaignon et petite‑fille de Madeleine de Loré), puis Jean de Chalus, seigneur de la Besnardière marié en 1647 à Antoinette Le Prestre (décédée à Ernée le 7 décembre 1675 et inhumée au Bourgneuf), figurent ensuite parmi les titulaires. Nicolas Le Prestre, beau‑frère de Jean de Chalus, devint seigneur du Fresnay après la mort et la ruine de Gabriel de Chalus, son neveu, qui avait épousé Anne Pascaud, dame de la Brouillière à Hambers. La seigneurie passa ensuite à la famille de Bailly : Charles‑Paul de Bailly, chevalier, épousa Suzanne Le Prestre, dame de Fresnay et de La Chapelle‑Rainsouin ; leur fils Louis‑Alexandre de Bailly, né au château en 1696 et seigneur de la Besnardière, épousa en 1723 Marie‑Marguerite‑Élisabeth‑Renée de la Roussardière et devint seigneur de Vautorte. Jean‑Baptiste Joseph de Bailly de Fresnay, marquis de Bailly, fils du précédent (°1732‑†1808), né et mort au Bourgneuf, servit comme capitaine au régiment du Roi‑infanterie et épousa le 1er avril 1767 Edmée ou Aimée‑Charlotte‑Anne de l'Escalopier ; il fut député aux États généraux de 1789. Charles Gaspard Elisabeth Joseph de Bailly (°6 janvier 1765‑†14 janvier 1850 au Bourgneuf), marquis de Fresnay, est présenté comme militaire et homme politique français et fut député de la Mayenne pendant la Seconde Restauration. La famille Treton de Vaujuas‑Langan apparaît ensuite : Henri de Vaujuas‑Langan, fils de Marie Louis de Vaujuas‑Langan et de Charlotte de Bailly, député et homme politique français (1830‑1907), est né et mort au château ; la marquise de Vaujuas‑Langan est mentionnée comme mère de MM. de Vaujuas et de Mme Paul Le Gonidec.
