Origine et histoire du Château de Frespech
Des vestiges des anciennes fortifications qui entouraient la ville subsistent et présentent un intérêt historique. La porte d'honneur, située près de l'ancien château, est en plein cintre avec une arrière-voussure en arc surbaissé ; l'arc de la porte de la barbacane est en tiers-point et l'intérieur voûté en berceau. À l'angle de l'ancien château se trouve une échauguette en encorbellement dominant la cour d'honneur, munie de plusieurs rangées de meurtrières ; la niche du garde-coulevrinier et la meurtrière de la coulevrine sont intactes. Un escalier en pierre donnait accès à la courtine. Implanté au sud du village, l'ensemble tient lieu d'enceinte et se compose de plusieurs corps de bâtiments. Le corps de bâtiment A, le plus ancien semble-t-il, est en moellon et moellon équarri (étage de soubassement, rez-de-chaussée, deux étages carrés) ; il possède une échauguette en encorbellement sur consoles en quart-de-rond, percée de canonnières (XVIe siècle ?). Des baies murées traduisent des changements de niveaux, peut-être au XVIIIe siècle, et l'on remarque une porte en arc segmentaire et une corniche moulurée ; des travaux de restauration sont en cours sur les parcelles concernées. Accolé à ce bâtiment, le corps B, partiellement en ruines, conserve une partie de mur en pierre de taille côté rempart ; côté village il présente une ouverture chanfreinée remaniée et un encorbellement en moyen appareil sur consoles qui pourrait être une tourelle d'angle. Le corps C, composé d'un rez-de-chaussée et d'un étage, a une porte en plein cintre partiellement murée, des baies obturées et une pierre portant les armoiries des Gourdon-Genouillac avec la date de 1644. Vers 1848, le propriétaire fit démonter et transporter l'escalier monumental en pierre situé au sud dans le donjon, opération qui entraîna la chute du dôme central ; cet escalier se trouvait au sud-ouest, côté rempart. Un bâtiment du XVIIIe siècle, au nord-ouest, correspond aux anciennes écuries et comporte des ouvertures en arc segmentaire. Le castrum de Fessopodio est mentionné au moment du saisimentum de 1279 et quelques vestiges peuvent être contemporains de cet acte. Les premiers seigneurs connus appartenaient à la famille de Durfort : en 1267 Augier de Puybarsac, fils d'Arnaud de Durfort, se plaint au comte de Toulouse de l'empêchement porté par le sénéchal d'Agenais et Quercy à l'exercice de la justice dans son château. Arnaud et ses prédécesseurs ont probablement construit le château et fortifié le village ; Arnaud fit l'objet d'une excommunication pour saisie de dîmes, excommunication levée après restitution, et il autorisa en 1348 l'établissement d'un couvent de Frères mineurs dont il ne subsiste aucune trace. Les Durfort furent attachés aux rois d'Angleterre : la terre de Labourd leur fut concédée et confirmée par Édouard III en 1352. À la fin du XIVe ou au début du XVe siècle, la seigneurie passa aux Montferrand, qui adaptèrent l'enceinte et le château à l'usage des armes à feu. Divers seigneurs de Montferrand se sont illustrés dans les guerres et les luttes de l'époque ; Charles II vendit la seigneurie à François Le Comte, et en 1575 Frespech fut occupé par les protestants, Blaise de Monluc venant y mettre le siège sans parvenir à s'en emparer. Après une succession de transmissions et de ventes, la seigneurie revint à des membres de la famille de Montferrand puis, par alliances, à la famille de Gourdon de Genouillac ; Marie-Félicie de Voisins reçut la seigneurie à l'occasion de son mariage en 1642. La seigneurie fut achetée en 1681 par le duc de Roquelaure puis vendue en 1707 à Jean de Raigniac ; la famille Raigniac conserva la propriété jusqu'à la Révolution. Le dernier seigneur, Gaston-Jean-Baptiste-Joseph de Raignaic, fut condamné à mort et exécuté pendant la Révolution ; le château fut mis en vente comme bien national le 6 prairial an II (25 mai 1794), l'estimation des meubles ayant eu lieu le 11 floréal an II (30 avril 1794), et il fut acquis par M. Durand de Carabelles, maire de Frespech. Le château, d'origine attribuée au début du XIIIe siècle (?), a subi des remaniements liés aux changements de propriétaires et aux guerres de Cent Ans et de Religion. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 9 juin 1925.