Origine et histoire du Château de Fréteval
Les vestiges du donjon de Fréteval se dressent sur la commune de Fréteval, dans le département de Loir‑et‑Cher en région Centre‑Val de Loire, sur un promontoire formé par la vallée du Loir et un vallon adjacent, au sud du bourg qu'ils dominent. Le site, d'environ 4,50 hectares, contrôlait autrefois les axes de circulation de Chartres vers Vendôme et Tours ainsi que la voie transversale Orléans‑Le Mans. Construit dès la première moitié du XIe siècle par Nivelon Ier, sénéchal du comte de Blois, sur les ruines du village carolingien de Saint‑Victor, le château illustre les conflits entre les comtes de Blois et ceux de Vendôme. Il fut également un lieu de rencontre et d'affrontements entre les Plantagenêt et le royaume de France, avec notamment la rencontre entre Thomas Becket et Henri II en 1170 et la bataille de 1194 opposant Richard Cœur de Lion à Philippe Auguste. Durant la guerre de Cent Ans, les fortifications furent renforcées, mais le château subit deux assauts anglais en 1418 et la tour du donjon fut alors sapée. Habité jusqu'en 1487, comme l'attestent les dernières monnaies retrouvées, l'édifice servit par la suite de carrière de pierres, d'où son état actuel ; des fouilles et des opérations de préservation sont menées depuis 1968. Le domaine appartient aujourd'hui à Armand de La Rochefoucauld, 8e duc de Doudeauville. Le donjon, bâti vers l'an 1100, est l'un des plus anciens donjons circulaires en pierre de France et constitue un exemple de donjon enchemisé associé à trois lignes de défense. Il est entouré d'une chemise et d'une seconde enceinte défendue par un profond fossé en arc de cercle ; un premier village s'accrochait autrefois à la pente avant de se déplacer sur les bords du Loir. Un bas‑relief dit de la Dame au serpent est visible sur les murs de la forteresse. Le four à pain, installé vers la fin du XIVe siècle dans le donjon, a servi jusqu'aux environs de 1425‑1428, période où le donjon tomba définitivement en ruine ; il semble que des grains y étaient stockés à l'un des étages. Le site a été comparé au château de Châteauneuf‑sur‑Epte par Jean‑Olivier Guilhot et Marie‑Pierre Feuillet, conservateurs en chef et conservatrice en service régional de recherches archéologiques. Les vestiges du donjon sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 13 février 1926.