Origine et histoire du Château de Gardères
Demeure des champs fidèle aux dispositions de la seconde moitié du XVIIIe siècle, le château de Gardères se situe dans la commune de Gardères, dans les Hautes-Pyrénées, en région Occitanie. Construit à l'initiative de Pierre de Day, conseiller au Parlement de Navarre, il a fait l'objet, au début du XIXe siècle, d'un ajout de deux tourelles ; son escalier conserve une rampe en bois sculpté de volutes. Si aucune mention écrite n'en atteste, la présence d'un château féodal antérieur est jugée très probable compte tenu de la configuration du lieu. Au XVe siècle, le fief de Gardères appartient à la famille de Coarraze, puis passe par héritage à la famille de Castelnau-Laloubère, qui le vend en 1603 à Antoine d'Incamp, seigneur d'Abère en Vic-Bilh. Jérôme de Day acquiert le domaine en 1672 ; le château actuel est élevé par son petit-fils Pierre de Day durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. La famille de Day doit s'exiler pendant la Révolution française et émigre en Espagne, puis Pierre Joseph de Day revient et est nommé au conseil d'arrondissement de Tarbes avant d'être maire de Gardères de 1808 à 1820 ; il meurt au château le 27 novembre 1828. Le domaine passe ensuite, par alliances, à la famille Cazaubon-Lavedan, puis Marie d'Olce de La Lande en hérite le 10 février 1846 et le revend en juillet 1904 à Bernard et Joséphine Bacqué. Leur fille Marie vit au château jusqu'à son départ en maison de repos dans les années 1980 ; le domaine reste plusieurs années à l'abandon, pillé et squatté, avant d'être acheté en 1999 par David Alexandre Liagre, actuel propriétaire qui en entreprend progressivement la restauration. De plan rectangulaire, le château est entouré d'une douve en eau et repose sur un niveau de soubassement visible sur la façade sud et qui s'efface côté nord. Les deux façades présentent un pavillon central en saillie au nord, développé sur trois niveaux et coiffé de frontons percés d'œils-de-bœuf, autour desquels se déploient deux ailes symétriques ; les tourelles au sud datent du début du XIXe siècle. Outre de nombreuses dépendances, le domaine comprend une orangerie, un jardin à la française avec fontaines, un potager médiéval, une basse-cour et un théâtre de verdure. Propriété privée, le château est ouvert à la visite de juillet à septembre et à l'occasion des Journées européennes du patrimoine. Le domaine est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 7 juillet 1997 et fait partie des Vieilles Maisons Françaises, des Demeures historiques et d'EBTS France, l'Association française pour l'art topiaire et le buis.