Château de Gerbéviller en Meurthe-et-Moselle

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de Gerbéviller

  • Rue Carnot 
  • 54830 Gerbéviller
Château de Gerbéviller
Château de Gerbéviller
Château de Gerbéviller
Château de Gerbéviller
Château de Gerbéviller
Château de Gerbéviller
Château de Gerbéviller
Château de Gerbéviller
Crédit photo : François BERNARDIN - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1000
1100
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1050
Première attestation de la chapelle
XVe siècle
Agrandissement de la chapelle
1618
Donation aux Carmes
1620-1630
Construction du château
1750
Reconstruction du château
1816
Réaménagement du parc
1914
Destruction par incendie
1920-1923
Restauration post-guerre
1996
Classement du domaine
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Les parties suivantes du domaine du château : le nymphée et le pavillon Rouge, la chapelle palatine, l'orangerie, le théâtre, l'écurie et le colombier, en totalité ; les façades et toitures du château, de la conciergerie, du pavillon du cocher et de l'ancien logement des fermiers ; l'ensemble des jardins et du parc, les grilles d'entrée, les bassins et vasques, la serre, les murs de clôture et édicules, les bornes chaînées, l'abreuvoir, le canal, les ponts ; les statues de Flore et d'Atlas, la grotte du XIXe siècle, la porte dite des chasseurs (cad. AK 109, lieudit le Château, 29 (anciennement E 917), 99 à 108, 110, 111, 113, 193, 194, lieudit le Château ; A 184, 185, 197, 200, 624, lieudit Sous le Vivier ; A 201 à 206, lieudit Ele-Champ ; A 207 à 209, lieudit Noire Vallat ; AC 286, 287, lieudit l'Hellichamp ; A 122, 135, 136, 630, lieudit Basse des Joncs ; D 155, 172, 173, 176, 179, 180, 367, 368, lieudit Le Village) : classement par arrêté du 10 mai 2012

Personnages clés

Gérard de Querford Ancêtre de Lothaire II et d'Adélaïde, premier propriétaire du château.
Christine Claude du Châtelet Dona la chapelle aux Carmes en 1618.
Camille de Lambertye Fit reconstruire le château en 1750.
Louis-Martin Berthault Architecte ayant réaménagé le parc en 1816.
Albert Laprade Architecte ayant réaménagé le château après la Première Guerre mondiale.
Charles-Emmanuel de Tornielle Responsable de plusieurs missions ducales et aménagea le parc à l'italienne.
Clément Métezeau Attribué à la construction du nymphée et du pavillon rouge.
Ernest de Lambertye Procéda à des aménagements des communs, du jardin d'hiver, de la chapelle, du verger et du potager.
Charles d'Arenberg Actuel habitant du château.

Origine et histoire du Château de Gerbéviller

Le domaine du château s'étend sur trois siècles d'histoire, du premier quart du XVIIe siècle aux années 1925. Il comprend le château, construit vers 1620-1630 et restructuré au début du XXe siècle après un incendie en 1914, la chapelle castrale du XVIIe siècle remaniée aux XIXe et XXe siècles, ainsi que des bâtiments de dépendance dont un théâtre de la seconde moitié du XIXe siècle. Le parc, aménagé au début du XIXe siècle, intègre un pavillon de briques dit « pavillon rouge » et un nymphée datés du début du XVIIe siècle. Le domaine appartient à la même famille depuis 1737. La chapelle castrale est attestée dès 1050 ; elle fut agrandie au XVe siècle lorsqu'elle servait d'église paroissiale et connut un nouvel agrandissement au début du XVIIe siècle. Christine Claude du Châtelet la donna aux Carmes en 1618, puis la chapelle et le couvent furent vendus comme biens nationaux pendant la Révolution. Abritant les sépultures des seigneurs de Gerbéviller, l'édifice retrouva son rôle de chapelle castrale et fit l'objet de restaurations au XIXe siècle. Après les bombardements du 24 août 1914, les deux tours de l'entrée et la sacristie furent restaurées entre 1920 et 1923. La chapelle présente un plan basilical flanqué de deux tours en façade ; son portail est précédé d'un porche à entablement porté par quatre colonnes d'ordre toscan, et la sacristie rectangulaire est accolée au sud-est. Le château de Gerbéviller est implanté à Gerbéviller, en région Grand Est. Depuis 1945, plusieurs éléments du domaine, notamment des pavillons d'agrément du XVIIe au XIXe siècle, ont fait l'objet d'inscriptions, aboutissant à un classement global du domaine au titre des monuments historiques en février 1996. Une partie de la vallée de la Mortagne et le parc du château sont classés site naturel depuis 1999, et depuis 2012 le château figure parmi les biens classés.

La seigneurie appartint d'abord aux comtes de Querford ; Gérard de Querford était l'ancêtre de Lothaire II et d'Adélaïde. Un premier château fut construit en 1128, la lignée s'étant éteinte en 1149. La terre passa dans le domaine de la famille de Lorraine par le mariage de Simon Ier avec la princesse Adélaïde, et avant 1230/1240 Philippe, frère de Ferry II, fit édifier un château fort. Un parc fut aménagé vers 1300 et la seigneurie entra ensuite dans la dot d'Isabelle de Lorraine lors de son mariage avec Errard de Bar. Les comtes de Linange-Réchicourt acquièrent une partie de la seigneurie en 1410 mais durent la vendre à Jean Wisse en 1470 et 1485 ; le bourg et le domaine furent détruits par les troupes de Charles le Téméraire en 1475 et 1477. Jean Wisse et son fils Olry réalisèrent des travaux entre 1485 et avant 1540, puis la seigneurie passa à la famille du Châtelet par le mariage de Madeleine de Wisse avec Huet du Châtelet. Elle entra dans la dot d'Anne du Châtelet lors de son mariage avec Charles-Emmanuel de Tornielle en 1590 ; Charles-Emmanuel de Tornielle, premier gentilhomme de la chambre du duc Charles III et responsable de plusieurs missions ducales, fit aménager le parc à l'italienne en faisant construire la nymphée et le pavillon rouge, ouvrages traditionnellement attribués à Clément Métezeau. Le marquisat fut établi le 4 mai 1621 et le château fut détruit en 1636 pendant la guerre de Trente Ans sur ordre de Louis XIII. Le domaine passa aux Lambertye en 1737 conformément à un acte de substitution de 1725 en faveur de Camille de Lambertye, qui fit reconstruire le château en 1750, probablement sur un projet de Germain Boffrand, tandis que le jardinier Yves des Hours redessina le parc. En 1816, l'architecte Louis-Martin Berthault réaménagea le parc en parc paysager à l'anglaise à la demande d'Antoine de Lambertye ; plus tard, Ernest de Lambertye procéda à des aménagements des communs, du jardin d'hiver, de la chapelle, du verger et du potager. Le 24 août 1914, pendant la bataille du Grand-Couronné, des troupes bavaroises incendièrent l'église, le château et la chapelle ; après la Première Guerre mondiale l'architecte Albert Laprade réaménagea le château en le privant de certains étages.

La chapelle palatine, située en face du château à l'extérieur du domaine, a évolué fortement au fil des siècles ; fondée au XVe siècle, elle fut donnée aux Carmes en 1621 puis vendue comme bien national après la Révolution. Entre 1860 et 1865, le marquis Ernest de Lambertye la fit presque entièrement réaménager, avec l'intention de l'offrir comme refuge au pape Pie IX ; le chœur et le jubé existaient avant 1914 mais la chapelle fut en grande partie ruinée par les bombardements du 24 août 1914. Cet édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1986.

Le parc paysager de plus de 16 hectares, tracé au XIXe siècle par Berthault, comprend un pavillon Louis XIII et un nymphée d'eau unique en France, ainsi qu'une grotte à escalier ornée de statues et de mosaïques en coquillages du XVIIe siècle attribuées à Clément Métezeau. Le domaine conserve également un potager « en chambre », un « jardin 1900 » célébrant l'École de Nancy et une roseraie ancienne mise en place en 2005. Le nymphée fait actuellement l'objet d'une campagne de restauration visant à lui rendre son aspect d'origine, et le jardin bénéficie du label Jardin remarquable. Le château est aujourd'hui habité par le prince Charles d'Arenberg, de la maison d'Arenberg.

Liens externes