Château de Glénay dans les Deux-Sèvres

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Glénay

  • Le Bourg
  • 79330 Glénay
Château de Glénay
Château de Glénay
Château de Glénay
Château de Glénay
Château de Glénay
Château de Glénay
Château de Glénay
Crédit photo : Yann Pilpré - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XVe siècle, 1er quart XVIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures des communs (cad. F 22, 26) , ainsi que le sol des parcelles F 22, 23, 26 et les piles du pont sur le Thouaret (cad. non cadastré) : inscription par arrêté du 18 avril 1995 - Logis, chapelle et pigeonnier (cad. F 23, 26) : classement par arrêté du 31 juillet 2000 ; les communs en totalité (sauf le pigeonnier classé au titre des monuments historiques), tous les vestiges maçonnés, le vivier ainsi que le sol des emprises avec leurs clôtures, faisant parties du château (cadastre section F parcelles 20, 21, 22, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30) : inscription par arrêté du 7 juin 2018

Origine et histoire du Château de Glénay

Le château de Glénay, situé sur la commune de Glénay dans les Deux-Sèvres, se dresse sur une petite roche escarpée dominant le Thouaret, à proximité d’un gué qu’il contrôlait. Les premières fondations remontent au début du XIIe siècle ; à l’origine la maison forte, occupée par un capitaine chargé de la surveillance du passage, fut progressivement transformée par le seigneur en château entre le XIIe et le XIVe siècle. Les fortifications endommagées pendant la guerre de Cent Ans furent restaurées en 1386 par Jean de Beaumont. L’édifice actuel date de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle et intègre des éléments du XIVe siècle, témoignant d’une architecture de transition après la guerre de Cent Ans. Après les guerres de Religion, le château fut restauré, remanié et agrandi ; des appartements de style Renaissance avec fenêtres à meneaux y furent aménagés et la chapelle Sainte-Marguerite installée à proximité du grand pigeonnier.

Trois familles s’y sont succédé : les Beaumont, les Saint-Gelais de Lusignan, puis, au début du XVIIe siècle, les Vignerot de Pontcourlay, qui deviendront plus tard ducs de Richelieu. Le cardinal de Richelieu séjourna quelques mois en 1610–1611 auprès de son beau-frère René de Vignerot, et Marie-Madeleine de Vignerot, future duchesse d’Aiguillon, passa son enfance au château. En mai et juin 1628, Henri de La Trémoille logea au château avant d’abjurer sa foi protestante et de se convertir au catholicisme lors du siège de La Rochelle. Au XVIIIe siècle, alors que la propriété appartenait au maréchal de Richelieu, la toiture et les planchers du logis furent méthodiquement démontés. Vendu par le duc de Richelieu en 1789, le domaine appartint ensuite notamment à Louis Texier-Olivier puis au prince de La Tour d’Auvergne.

Après la Révolution, le château devint une exploitation agricole et le logis fut envahi par la végétation ; il fut photographié à la fin du XIXe siècle par Jules Robuchon, qui en a laissé plusieurs vues. Le monument a bénéficié de protections successives au titre des monuments historiques : inscription le 18 avril 1995 pour les façades et toitures des communs, classement le 31 juillet 2000 pour le logis, la chapelle et le pigeonnier, puis inscription le 7 juin 2018 portant sur les communs (sauf le pigeonnier classé), les vestiges maçonnés, le vivier et certaines parcelles et clôtures. Domaine privé fermé au public, le château a fait l’objet à partir du second semestre 2021 d’un important chantier de restauration visant la restitution à l’identique des planchers, de la charpente et de la couverture en ardoise, conduit par AEDIFICIO et l’architecte du patrimoine Stéphane Berhault ; à compter du 31 mars 2025, le site accueille la deuxième session d’un chantier d’insertion avec six stagiaires.

Implanté à 40 mètres en retrait du Thouaret, l’ensemble se développe parallèlement à la rivière, à flanc de coteau ; la façade offensive est orientée au sud-est et le sol de la cour noble domine le cours d’eau d’environ six mètres. Le château comprend principalement le logis seigneurial, accessible par un pont-levis au sud, une tour d’angle au sud-est, une tour polygonale sur la façade nord‑ouest, la chapelle au nord‑est, un châtelet jouxtant la chapelle et une cour noble au nord. La tour polygonale, élevée sur six étages et comportant trois escaliers, deux chambres et plusieurs espaces de service, est présentée comme singulière en France. Le domaine, de forme complexe, comporte deux enceintes dont la première n’est que partiellement conservée ; une tourelle d’angle tronquée est encore visible près de l’ancienne entrée principale au sud.

L’organisation du château et de ses dépendances semble avoir été influencée par les principes d’économie rurale décrits par Pierre de Crescens et Olivier de Serres ; la propriété se structure en trois basses‑cours et une cour noble et comprend un pigeonnier circulaire très important, comportant 2 463 boulins et surmonté des armoiries des Saint‑Gelais de Lusignan, les communs, le vivier bordé d’un jardin clos le long du Thouaret, un ancien potager, les ruines du pressoir, ainsi que le château et sa chapelle Sainte‑Marguerite.

Le château conserve également les gisants en marbre de René de Vignerot de Pontcourlay et de son épouse Françoise du Plessis de Richelieu, attribués à Michel II Bourdin et exécutés vers 1625. Ces sculptures faisaient partie d’un monument funéraire commandé par François de Vignerot et installé en 1642 dans le chœur de l’église de Glénay : figures et armoiries, toutes en marbre blanc, reposaient sur un sarcophage encadré d’épitaphes aujourd’hui conservées. Le monument fut vraisemblablement démantelé et mutilé pendant la Révolution ; des éléments ont été retrouvés au fil du temps (deux génies découverts dans le puits en 1936 et deux autres identifiés dans les réserves du musée de Thouars) et certains fragments, après diverses péripéties, ont été déposés au XXe siècle dans la chapelle du château. Les armoiries de Françoise du Plessis, retrouvées au début du XXe siècle, ont été volées vers 2000 avec la main de la sculpture de René de Vignerot. Les gisants ont fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques le 26 octobre 2015.

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