Origine et histoire du Château de Gombervaux
Le château de Gombervaux est une maison forte du XIVe siècle, située près de Vaucouleurs (Meuse) en Lorraine, dans la région Grand Est. Il a été édifié entre 1338 et 1357, probablement par Geoffroy de Nancy, sur un emplacement lié par la légende à un château des « quatre fils Aimond ». Dominant un quadrilatère flanqué de quatre tours rondes, l’ensemble est parcouru par un imposant donjon-porche qui compte cinq niveaux et une terrasse sommitale. La porte principale présente un arc en tiers-point doublé d’un arc en plein cintre et des rainures verticales attestent l’existence d’une herse aujourd’hui reconstituée. La porte sur cour ouvre sous un arc en plein cintre ; des cheminées moulurées, des fenêtres à coussiège et un conduit de fumée double témoignent des aménagements intérieurs. Le sommet du donjon comporte neuf créneaux et la façade extérieure porte trois écus sculptés représentant les maisons de Myon, des Salles et du Hautoy. Sous le logis sud-ouest, une salle voûtée trapézoïdale repose sur six arcs-doubleaux et des salles circulaires ou voûtées subsistent dans les tours, percées d’archères et dotées de vestiges de cheminées et de latrines. Le site est entouré de douves alimentées par trois sources ; leur niveau était réglé par une vanne dont le trop‑plein s’écoulait dans le fossé dit « de Gombervaux ». Une partie du château a servi de carrière de pierres aux habitants des villages voisins, ce qui a contribué à son état de ruine avant sa sauvegarde.
Après la mort du dernier descendant de Geoffroy en 1477, la seigneurie changea de mains à plusieurs reprises et le château servit parfois de refuge pendant les guerres du XVIIe siècle, avant d’être abandonné comme résidence seigneuriale en 1769. Au cours des siècles, sept familles se sont succédé à sa tête, parmi lesquelles les maisons de Nancy-Lenoncourt, de Pulligny, de Vernancourt, du Hautoy, des Salles, de Myon, du Breuil et de Maillart. Le château fut inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1954 puis classé au titre des monuments historiques par arrêté du 21 mars 1994.
Totalement à l’abandon, envahi par la végétation et dépourvu de douves, le site a été repris en main par l’Association Gombervaux, créée le 11 janvier 1989. Grâce à ses actions de sauvegarde, d’étude et d’animation, et au concours de partenaires publics et privés, de nombreuses campagnes de consolidation, de restauration et d’archéologie ont été menées depuis la fin des années 1980. Entre 2000 et 2001, des fouilles ont mis au jour le soubassement d’une tour disparue, des vestiges de courtine et un dallage de fours, et des travaux importants ont été conduits en 2002, puis de façon continue jusqu’aux campagnes de 2016‑2017 qui ont notamment restauré les créneaux du donjon, les parements de la courtine sud‑est et la tour sud‑est, remplacé des couvertures en fibrociment par des toitures en plomb et réalisé des rejointoiements et remplacements de pierres. En août 2017, une herse en chêne de Meuse, conforme à l’emplacement et aux traces du mécanisme, a été fabriquée, puis une timonerie et d’autres aménagements ont été réalisés en 2018. L’Association organise par ailleurs des actions culturelles et touristiques destinées à faire connaître et valoriser ce patrimoine régional.