Château de Grandpré dans les Ardennes

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Louis XIII

Château de Grandpré

  • 2-8 Rue des Quatre Frères Tellier
  • 08250 Grandpré
Château de Grandpré
Château de Grandpré
Crédit photo : Florent Simonet - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1600
1700
1800
1900
2000
1618
Porte de la Justice
Fin du XVIe siècle
Construction initiale
1791
Acquisition par Sémonville
1792
Séjour de Dumouriez
1796
Restauration post-révolution
1834
Incendie destructeur
1839
Reconstruction par Babled
Années 1920
Restauration post-guerre
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures : classement par arrêté du 11 avril 1921

Personnages clés

Claude de Joyeuse Membre de la famille de Joyeuse, attribuée à la construction de la porte de la Justice.
Marquis de Sémonville Propriétaire du château en 1791, responsable de sa restauration en 1796.
Général Dumouriez Général qui a séjourné au château en 1792.
Charles-Louis Huguet de Sémonville Responsable de la restauration du château en 1796.
Général Joubert Général marié au château en 1799.
Félicité Françoise de Montholon-Sémonville Épouse du général Joubert, mariée au château en 1799.

Origine et histoire du Château de Grandpré

Le château de Grandpré, situé sur la commune de Grandpré dans les Ardennes, conserve des éléments d'une construction entreprise par la famille de Joyeuse à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle. Installé sur le versant nord de la vallée de l'Aire, il contrôlait la Trouée de Grandpré, un des rares passages à travers la forêt d'Argonne que le général Dumouriez a comparé aux Thermopyles lors des manœuvres précédant Valmy. L'élément le plus remarquable est la tour-porte dite de la Justice, placée le long d'une petite route en pente vers la colline. La porte s'inscrit dans des façades en briques rythmées par des chaînages harpés en calcaire local jaunâtre. Au centre, le porche est surmonté d'un fronton à volutes soutenu par deux colonnes torses posées sur des bases sculptées et ornées de feuillages, qui portent une corniche et un tableau nu flanqué de petites volutes. Au-dessus de la porte charretière, une large fenêtre à meneaux croisés éclaire l'étage. À la naissance du comble à toit à la française se distinguent trois bretèches, chacune portée par trois consoles et couronnée d'un fronton rehaussé de boules, de modillons et de volutes ; elles devaient défendre la porte charretière, les portes piétonnes latérales et la fenêtre. La grande arcade charretière en plein cintre est encadrée par deux portes piétonnes également en plein cintre, et l'ensemble de l'entrée, daté de 1618, relève d'un style Louis XIII baroque. Les deux pavillons qui encadrent la porte étaient des communs longs et étroits, percés de rares petites ouvertures et dotés, à chaque angle, d'une échauguette carrée reposant sur trois moulures en ressaut. La petitesse des fenêtres, la présence des bretèches et quelques petites canonnières témoignent d'une préoccupation défensive plutôt symbolique, destinée à prévenir coups de main ou vols et à permettre l'usage d'armes à feu individuelles. Les trois passages à travers la tour-porte sont surmontés d'élégantes arcatures à croisées d'ogives portées par des piliers ; côté cour, le triple portail subsiste tandis que trois lucarnes à fronton coupé remplacent les bretèches. Une forteresse féodale précédente se trouvait au nord de la ville, sur le site appelé Notre-Dame de Châtelet ou Châtel ; sa garnison ayant commis des exactions, le château primitif fut détruit en 1441 sur ordre de Charles VII. Les travaux de la reconstruction menés par les Joyeuse furent achevés par Claude de Joyeuse, dont le mausolée se trouve dans l'église Saint-Médard ; c'est à lui que l'on attribue la construction de la porte de la Justice. En 1791, le château devint la propriété du marquis de Sémonville ; en 1792 il hébergea pendant une dizaine de jours le général Dumouriez et subit ensuite des dégâts causés par l'armée prussienne et les émigrés. Restauré en 1796 par Charles-Louis Huguet de Sémonville, il fut le lieu en 1799 du mariage du général Joubert avec Félicité Françoise de Montholon-Sémonville. Un incendie nocturne du 13 novembre 1834 détruisit une grande partie de l'édifice, à l'exception de la Porte de la Justice et des dépendances ; le domaine fut vendu en 1839 et reconstruit par la famille Babled sur un plan réduit et simplifié. La Première Guerre mondiale causa de nouveau d'importants dommages ; le château fut relevé dans les années 1920, avec quelques simplifications stylistiques par rapport à la reconstruction du milieu du XIXe siècle. Les bâtiments actuels ont été classés au titre des monuments historiques en 1921.

Liens externes