Origine et histoire du Château de Gréolières
Le château de Gréolières, déjà présent au XIe siècle, est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 28 juin 1976. Le nom de Gréolières apparaît dès 1038 et, en 1047, le lieu est encore qualifié de villa dans le patrimoine des vicomtes de Nice, voisin du castrum de Moyone. Vers 1070 un membre de cette famille porte le nom de Gréolières et ses héritiers sont mentionnés jusque dans le courant du XIIe siècle ; le château lui-même est cité explicitement en 1079. Des études ont établi que la première forteresse occupait le site des Basses Gréolières, sur le Bau de Saint-Jean, appelé Marjone, face au hameau de Saint-Pons. Vers 1230, en lutte contre l'aristocratie locale, le comte de Provence assiège et s'empare du château de Basses Gréolières, et c'est à cette occasion qu'est construit le château des Hautes Gréolières ; en 1235 il donne la seigneurie à Romée de Villeneuve. Le domaine reste dans la famille des Villeneuve, seigneurs de Vence, jusqu'à la Révolution. Une fouille a montré un remaniement profond du site vers la fin du XIVe siècle, à mettre en relation avec les troubles qui agitent alors la Provence orientale, liés notamment à la Guerre de Cent Ans et à la succession de la reine Jeanne. Plusieurs actes signés par les Villeneuve en 1376, 1386 et 1449 témoignent d'une fréquentation régulière du château à cette époque. L'essentiel des maçonneries assises, comprenant meurtrières et fruit à la base des murs, remonte à cette période de la fin du Moyen Âge. En 1385 le château et le village sont pillés lors des affrontements entre partisans de Charles de Duras et de Louis II d'Anjou. Au XVIe siècle, les troubles religieux marquent à nouveau le site : en 1570 Claude de Villeneuve est protestant, en 1574 des Protestants attaquent le château alors que le baron s'y trouve et la commune de Vence envoie une compagnie pour le reprendre, et en 1590 les troupes du duc de Savoie frappent le château, qui reçoit deux cents boulets et voit l'une de ses façades s'effondrer. En 1592 l'évêque de Vence, Guillaume Le Blanc, écrit au fils de Claude, Scipion de Villeneuve, réfugié à Gréolières, pour l'encourager à retourner dans l'Église catholique. Les remaniements modernes importants sont pour une large part attribuables à cette période des guerres de Religion. Le château est restauré au début du XVIIe siècle, puis de nouveau bombardé en 1747 par les troupes austro‑sardes pendant la guerre de Succession d'Autriche et restauré ensuite. Saisi comme bien national à la Révolution, il est finalement cédé en 1838 par la famille de Vence à Jacques Flory pour 17 000 francs en pièces d'or.