Château de Guermantes à Gouvernes en Seine-et-Marne

Château de Guermantes

  • 77400 Gouvernes
Château de Guermantes
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Château de Guermantes
Château de Guermantes
Crédit photo : Thor19 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Allée d'accès au château (également sur commune de Guermantes) (cad. B 269, 872) : classement par arrêté du 21 décembre 1970

Origine et histoire

Le château de Guermantes, situé à Guermantes en Seine-et-Marne, est classé au titre des monuments historiques depuis le 9 août 1944 et le 21 décembre 1970.
Il a inspiré à Marcel Proust le nom de « Guermantes », employé pour plusieurs personnages et pour le titre du troisième volume d'À la recherche du temps perdu, Le Côté de Guermantes, sans que le château n'apparaisse dans l'œuvre.
La famille Viole possède le fief depuis le milieu du XVIe siècle ; Pierre Viole (mort en 1638) entreprend la construction du château.
En 1665, Claude récupère la propriété.
En 1698, Paulin Pondre (1650-1723), Grand Audiencier de France, achète le domaine et y conduit d'importants travaux : il fait appel à Jules Hardouin-Mansart pour deux perrons et à André Le Nôtre pour le jardin, qui comporte un très grand miroir d'eau.
Receveur des finances à Lyon, il devient l'un des plus puissants financiers du temps du Roi Soleil.
Il organise des fêtes mémorables ; la longue galerie d'apparat de 31 mètres conserve un luxueux décor de lambris, de toiles peintes et de lustres, attribué à Robert de Cotte et exécuté par Jean Hanard, visiblement inspiré par la galerie des Glaces de Versailles.
Son seul fils, Paulin Gabriel (1698-1775), est dit « le marquis de Guermantes » après l'achat de la terre de Ravenel.
En 1756, la foudre provoque un incendie qui détruit la bibliothèque.
En 1812, l'architecte Antoine Léon Thomas Vaudoyer (1746-1846) dessine des études de volières pour les châtelains.
Émilie Ernestine Pondre de Guermantes, comtesse Picot de Dampierre (décédée en 1884), connue pour son franc-parler, interrompait le sermon du curé et appelait ironiquement le chocolatier Menier « le Baron Cacao ».
Le château abritait une suite de cinq tapisseries d'après Simon Vouet (laine et soie, vers 1640-1650) tissées pour l'intendant François Petit ; sa fille Anne-Marguerite avait épousé Paulin Pondre et François Petit, qui occupa plusieurs offices aux Finances, mourut vers 83 ans.
Au XIXe siècle, ces tapisseries passent à Jules Baillardel de Lareinty (1852-1900), baron de Lareinty et marquis de Tholozan, qui fut conseiller général du canton de Blain puis député de Saint-Nazaire (1887-1893) ; la vente du mobilier du château organisée à Drouot le 19 novembre 1917 comprenait ces pièces, dont « Renaud dans les bras d'Armide », qui figura plus tard à l'exposition La peinture française dans les collections américaines à Bordeaux en 1966.
En 1920, le domaine est acheté par un marchand de bois qui pratique des coupes puis revend le bien après avoir abandonné ses projets de lotissement ou de clinique.
En décembre 1920, le banquier Maurice Hottinguer acquiert le domaine ; issu d'une vieille famille zurichoise active dans la banque à Paris, il restaure le château et, en 1921, campe avec son épouse dans l'aile nord pendant les travaux.
En 1939 il y reçoit des proches ; en 1942 Maurice Hottinguer offre le domaine à son fils Pierre (1917-2006) à l'occasion de son mariage avec Sylvie Feray, qui, selon Claude Frégnac, l'entoura de « soins éclairés ».
En 1944 le château est menacé de destruction par les troupes d'Occupation en représailles à l'exécution d'un soldat allemand, mais il est sauvé grâce à la médiation de Mme Blanche Hottinguer (née de Maupeou), décédée en 1951.
Si le mobilier a disparu, plusieurs pièces conservent leur décor peint des XVIIe et XVIIIe siècles.
Revendu en 2008, le château a été transformé en centre de séminaires et n'est pas ouvert à la visite ; il est occupé par la société Châteauform.

Liens externes