Château de Hauterive à Argentré en Mayenne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Hauterive

  • Allée d'Hauterive
  • 53210 Argentré
Château de Hauterive
Château de Hauterive
Château de Hauterive
Château de Hauterive
Château de Hauterive
Château de Hauterive
Château de Hauterive
Château de Hauterive
Château de Hauterive
Château de Hauterive
Crédit photo : Matton Patrick - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Château et chapelle ; façades et toitures de la fuie ; enceinte avec ses douves et murs de soutènement ; façades et toitures du pavillon isolé du XVIIIe siècle ; jardin avec sa clôture et ses tours ainsi que l'abri du puits central ; bois ; grandes allées du parc (cad. A 339 à 342, 807, 1034, 1035, 1054, 1106, 1107, 1135, 1136) : inscription par arrêté du 13 mars 1989

Origine et histoire du Château de Hauterive

Le château de Hauterive, à Argentré (Mayenne), est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 13 mars 1989. Le domaine comprend un château et une chapelle, des façades et toitures de la fuie, une enceinte munie de douves et de murs de soutènement, un pavillon isolé du XVIIIe siècle, un jardin clos doté d'une tour et d'un puits central, ainsi qu'un bois bordé de grandes allées. La grande salle conserve des tapisseries aux armes de Hautefort. La chapelle a été fondée le 10 avril 1508 par Thomine de Villiers, dame de La Flotte et d'Hauterive. Le jardin comporte un puits monumental et un grand cadran solaire complexe dont un petit cadran mobile est complètement dégradé. Vers 1940, un labyrinthe du XVIIIe siècle se trouvait encore près de la basse-cour.

En septembre 1209, Guillaume d'Hauterives reconnut devant Savary d'Anthenaise tenir de lui son manoir d'Hauterives et devoir service à cheval et armée. Le comte de Laval remit ses droits féodaux en 1485. Déjà au XIIIe siècle les seigneurs exerçaient le droit d'usage à tout bois dans la forêt de Frageu. En 1533 le château est qualifié d'« hébergement » et pouvait être considéré comme un asile sûr; pendant les troubles de 1616, on y transporta depuis Saint-Céneré des objets précieux pour les mettre en sûreté. Le domaine appartint d'abord au seigneur de Bazougers, puis, deux siècles plus tard, au seigneur de Villiers; par héritage il passa à la famille du Bellay, alliée ensuite aux Hautefort. Les seigneurs de Hauterive détenaient par ailleurs plusieurs droits à l'église Saint-Vénérand de Laval.

Un descendant vendit la propriété en 1737 à Jean Baptiste Berset, négociant lavallois; ses descendants la conservèrent par les familles Fitzgerald et Montalembert, lesquelles furent inhumées dans la chapelle. Le comédien Thibault de Montalembert y a été en partie élevé jusqu'à la vente familiale en 1975. Le château et la chapelle actuels furent reconstruits par Jean‑Marie Berset, qui devint ainsi seigneur d'Argentré; la famille Berset possédait aussi le château de Parneau et de nombreuses terres faisant d'elle la plus riche de Laval, et la veuve Berset de Vaufleury se fit représenter à l'assemblée de la noblesse du Maine en 1789. Saccagés en 1795, le château et la chapelle subirent le pillage du 15 juin 1795 lorsqu'un détachement commandé par Gency, suivi d'un groupe de femmes, chassa les Chouans et emporta linge, meubles, portes, fenêtres et boiseries.

Reconstruit à la fin du XVIIIe siècle, le manoir fut ensuite augmenté de tourelles en encorbellement et très remanié au XIXe siècle, une tour d'angle ayant été abattue à la fin du XXe siècle. Après un passage de propriété à des Italiens, le château appartenait dans les années 1980 à l'imprimeur Yves Floc'h; il resta inoccupé jusqu'en 2007 et subit pillages et dégradations, sans chauffage, électricité ni mesures de sécurité. Le 21 février 2007 Roxanne et Patrick Matton en firent l'acquisition pour le restaurer; les travaux, confiés à des artisans régionaux, durèrent plus de vingt mois et mobilisèrent quatre-vingt-deux entreprises.

La chapelle, issue de la reconstruction du château, est surmontée d'un petit campanile très élancé; dès septembre 1802 l'évêque du Mans autorisa Monsieur Berset à y faire dire la messe. Une statue de la Vierge, posée sur une colonne de granit, a été érigée à l'intersection des deux chemins qui traversent le bois (1762).

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