Château de Hellering à Hombourg-Haut en Moselle

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Hellering

  • Le Bourg
  • 57470 Hombourg-Haut
Château de Hellering
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Château de Hellering
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Château de Hellering
Château de Hellering
Château de Hellering
Crédit photo : Webmasterhombourg - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle

Patrimoine classé

Château et fortifications : classement par journal officiel du 16 février 1930

Origine et histoire du Château de Hellering

Vestiges d'un château médiéval élevé autour de 1240-1245 par l'évêque de Metz Jacques de Lorraine, la forteresse resta propriété des évêques de Metz jusqu'en 1572 avant d'être vendue au duc de Lorraine en 1581. Elle fut agrandie à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, puis ruinée lors de la guerre de Trente Ans et de nouveau au début du XVIIIe siècle, pour être presque entièrement détruite vers 1735; il subsiste quelques pans de murs derrière le cimetière de la collégiale et un bastion rue Sainte-Catherine. Le château de Hellering, situé à Hombourg-Haut dans la Moselle, figure parmi ces ruines; il a connu un incendie en novembre 1918 et a été classé monument historique en 1930. Implanté à la ferme de Hellering, en contrebas de la RD 103r entre Hombourg-Haut et Guenviller, le site est signalé par une chapelle adossée au mur d'enceinte et est aujourd'hui enclavé dans l'emprise d'un élevage de chevaux, où la végétation et l'abandon menacent sa conservation. Selon la description de Gerhard von Baum, le domaine atteignait environ 205 hectares et se trouvait à une vingtaine de kilomètres de Sarrebruck, à 12 km de Forbach, à 7 km de Saint-Avold, à 4 km de la gare de Béning-lès-Saint-Avold et à 1,5 km de la gare de Hombourg-Haut; il touche la route principale et le château, situé à environ un kilomètre du village, occupe une vallée transversale de la Rosselle à situation protégée et climat doux. Le château se compose de trois ensembles distincts : une partie la plus récente, datable du début du XXe siècle (vers 1910) et remodelée dans un style néo-renaissance avec structures en acier et béton orientées vers le parc ; une aile du XVIIIe siècle très ruinée ; et un noyau plus ancien, datable des XVIe–XVIIe siècles voire antérieur, qui comprend deux tours ou bastions pourvus de meurtrières, une grande porte principale ouvrant sur la cour, une longue façade d'environ 1,60 m d'épaisseur et de petits bâtiments de cuisine orientés vers la ferme. Les deux tours, distantes d'environ 2,50 mètres, comportent chacune quatre meurtrières attribuables au XVIe siècle et de petites ouvertures hautes servant de postes de guet; la tour gauche laisse voir plusieurs états de reconstruction — six phases distinctes — et une embase probablement plus ancienne, peut‑être du XIVe siècle, tandis que l'embase de la tour droite est masquée par des réparations variées. Les tours sont reliées par une courtine dont la hauteur était d'environ quatre mètres sur d'anciennes photographies; cette courtine, reconstruite en 1717 par M. Mangay, comportait alors une structure en bois soutenue par des boulins. La porte principale, de type proche de celle du château de Gombervaux (Meuse) et datée de la fin du XVIe siècle, présente un arc de plein cintre surhaussé posé sur deux assises et un linteau vertical décoré; elle est ornée d'une représentation d'anges et de démons évoquant une scène présente dans une œuvre attribuée à Michel‑Ange et comporte, en façade, des coquilles Saint‑Jacques rappelant le passage ancien du chemin de Compostelle à proximité. L'avant du château a été fortement remanié, mais des éléments des XVIe et XVIIe siècles demeurent visibles, notamment des arcs de décharge venant soulager les linteaux des fenêtres et portes; les réparations du milieu du XIXe siècle se lisent dans des appareils réguliers comblant et encadrant ces ouvertures. Parmi les structures défensives figurent les deux bastions, la courtine, des murs pouvant atteindre 1,60 m d'épaisseur à certains endroits, et une canonnière à lunette découverte en 2009 accompagnée d'une poudrière voûtée ; cette découverte résulte de la détérioration du crépi, qui a mis au jour des vestiges jusque‑là cachés depuis le XVIIe siècle. La petite salle associée à la lunette mesure environ 1,20 m de longueur, 0,66 m de largeur au niveau de l'axe de tir, 0,93 m au niveau de l'entrée et 1,70 m de hauteur ; l'ouverture de tir fait environ 31,5 cm de large sur 13 cm de haut et présente un ébrasement destiné à améliorer le flanquement. L'ancienne chapelle castrale se situait à une quinzaine de mètres de la chapelle actuelle, à l'angle des murs du château et de l'entrée de la ferme; elle pourrait remonter au XIIIe siècle, époque où le site formait une ferme fortifiée appartenant à une seigneurie et à des moines bénédictins, et elle fut reconstruite en 1611 par Jean Philippe de Bourgogne. La chapelle contemporaine, édifiée en 1934, est en appareil finement découpé, de forme rectangulaire (environ 5 m de haut sur 4,50 m de large) ; son architecte fut M. Dittlinger et son entrepreneur M. J. Tilly de Hombourg‑Haut, qui s'inspirèrent du style du XVIIIe siècle ; elle conserve une charpente en bois, un petit clocher sobre et est dédiée à saint Isidore, saint Hubert et saint Joseph, dont une niche domine l'entrée. Les vestiges et les aménagements successifs témoignent d'une occupation et d'une évolution architecturale longues, mais leur état actuel exige des mesures de protection pour préserver ce patrimoine menacé.

Liens externes