Château de Janvry dans l'Essonne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Louis XIII

Château de Janvry

  • Rue du Château
  • 91640 Janvry
Château de Janvry
Château de Janvry
Château de Janvry
Château de Janvry
Château de Janvry
Château de Janvry
Château de Janvry
Château de Janvry
Château de Janvry
Crédit photo : JC Allin - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures, y compris celles des communs et des pavillons du château, ainsi que les douves (cad. B 36) : inscription par arrêté du 11 mai 1981

Origine et histoire du Château de Janvry

Le château de Janvry est situé au centre du bourg de Janvry, dans l'Essonne, en Île-de-France, à vingt-sept kilomètres au sud-ouest de Paris, sur la rive gauche de la Salmouille, au cœur du Hurepoix. Construit entre 1600 et 1650 dans un style Louis XIII, il fut acquis par André Haudry au XVIIIe siècle et resta dans la famille jusqu'à la Révolution ; aujourd'hui, les familles Anjoran et Reille figurent parmi ses héritières. Le château fut dévalisé pendant la Révolution et les documents relatifs à son domaine et à son histoire disparurent. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle il fut souvent utilisé comme résidence secondaire par la famille ; un mémorial dédié à la Mère des Douleurs, érigé à l'entrée du village, rappelle la mort en couches d'Élisabeth Anjoran en 1847. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le baron Jean Victor Reille hérita du domaine et, en son absence, les troupes allemandes, anglaises et françaises occupèrent successivement le château, causant des dégradations attestées par des témoignages et par des inscriptions laissées entre 1939 et 1945. Au retour de la guerre, Jean Victor Reille retrouva le château envahi par la végétation ; avec son épouse Liliane (née Ubald Bocquet) il entreprit la restauration de la toiture, l'installation de l'eau courante et de l'électricité et la remise en état des pièces principales, travaux poursuivis par son fils Ghislain Reille lorsqu'il reprit la maison dans les années 1980. Le château, composé du pavillon principal, des communs, des douves et des toitures, a été inscrit au titre des monuments historiques le 11 mai 1981. La propriété n'a été ouverte au public qu'une seule fois en 1995 pour un spectacle pyrotechnique ; elle sert aujourd'hui à l'organisation de chasses ainsi qu'à des événements professionnels et privés.

Établi sur un terre-plein entouré de douves, le château adopte un plan en U autour d'une cour carrée de cinquante mètres de côté bordée de pelouses et d'arbustes. L'accès principal se fait par un pont sur les douves menant à des grilles massives et à la cour d'honneur, précédée d'une longue allée de peupliers maintenue aujourd'hui en herbe en raison d'une route goudronnée. Le corps principal respecte l'architecture Louis XIII et présente la dissymétrie caractéristique de ce style : l'aile ouest compte quatre fenêtres à gauche et trois à droite de la porte principale, tandis que l'autre façade en présente cinq à droite et quatre à gauche. La partie centrale (aile ouest) abrite les pièces de réception — salons, salle à manger, billard et entrée principale — toutes ouvertes par des fenêtres à l'ouest et à l'est ; le premier étage comporte un long couloir desservant des chambres donnant sur le parc et le jardin. Le rez-de-chaussée de l'aile nord était destiné aux attelages et aux chevaux ; les arches d'origine ouvrant sur les écuries ont été obturées mais restent visibles. L'aile sud, qui fait face à la cour de ferme, a été aménagée séparément avec une entrée et des appartements indépendants.

La petite cour est entourée de granges et d'écuries disposées en carré et conserve des traces des activités agricoles passées : noms gravés dans les étables, écuries fonctionnelles et greniers autrefois destinés au stockage de la paille et du foin. Une grange possède un plafond de plus de quinze mètres et une autre abrite quatre geôles brutes, jamais restaurées, dont certaines ont été utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale. Sous les ailes nord et ouest, des caves voûtées servaient au stockage de vins et de vivres, notamment de cidre et d'eaux-de-vie de poire et de pomme produits au château. Le puits originel, alimenté par les eaux de pluie et d'écoulement, reste fonctionnel.

Le domaine comprend un parc clos de quatorze hectares, majoritairement entouré de murs en pierre meulière, composé d'environ dix hectares boisés et de deux hectares de prairie, avec des arbres centenaires, un étang et un court de tennis. La glacière originelle est encore visible au fond du parc et des traces de tunnels souterrains apparaissent sur le domaine ; leur longueur et leur destination n'ont pu être confirmées, mais une légende les relie au château de Saint-Jean-de-Beauregard et à un monastère disparu près d'Arpajon. Le château a servi de décor à la saison 2 de la websérie Les Garçons de Chambre, au clip Fly High du groupe de K-pop Dreamcatcher sorti le 27 juillet 2017, et à des scènes du film La Sainte Famille (2019). Des ressources complémentaires sont disponibles sur Wikimedia Commons, dans la base Mérimée, sur le site officiel et dans divers articles d'histoire et de recherche.

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