Origine et histoire du Château de Javarzay
Le château de Javarzay, à Chef-Boutonne, est l’un des plus remarquables témoins de l’architecture de la Renaissance dans les Deux-Sèvres. À l’origine, ce château-fort était entouré d’un mur d’enceinte flanqué de douze tours, dont deux seulement subsistent. Reconstruit en 1514 par des membres de la maison de Rochechouart, branche de Chandeniers, il a ensuite appartenu à plusieurs familles et personnages, parmi lesquels la famille de La Rochefoucauld-Roye, qui l’acheta en 1655 à François de Rochechouart de Chandeniers, le comte de Pontchartrain, Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, puis Jérôme Phélypeaux, qui acquit la terre de Javarzay en 1712 pour 100 000 livres et était lié à la famille de La Rochefoucauld par son mariage avec Éléonore‑Christine. En 1785 le propriétaire était Michel‑Joseph Leblois, avocat aux tribunaux militaires pendant la Révolution ; sa fille Marie‑Anne, née au château en 1787, épousa Ange Achille de Brunet, comte de Neuilly. Du bâtiment ancien subsistent principalement l’élément qui réunit les deux tours et la chapelle ; l’aile gauche a été détruite, l’aile droite est une construction postérieure, l’enceinte a été démolie entre 1820 et 1824 et les sculptures ont disparu, tandis que l’orangerie date de 1854. Le château de Javarzay a été classé monument historique en 1862.
Édifié au XVIe siècle par un architecte tourangeau en pierres de tuffeau et couvert d’ardoises, il rappelle la silhouette des petits châteaux de la Loire. Le châtelet d’entrée combine des traits féodaux et des éléments Renaissance : une tour carrée flanquée de tourelles domine le site et ses environs, tandis que des fenêtres à meneaux aux décors Renaissance ornés interrompent les coursives sur les façades. Le porche conserve les traces de l’ancien pont‑levis et des nombreux passages de charrettes et de piétons et donne accès à la cour intérieure, aujourd’hui symbolisée par une haie d’ifs évoquant quelques‑unes des tours originelles. Une unique tourelle d’escalier en vis dessert l’ensemble des pièces, la chapelle offre une porte sculptée de style Renaissance et de beaux vitraux récemment restaurés, et la grosse tour d’angle, entourée d’un chemin de ronde à larges créneaux et surmontée d’une haute toiture conique, présente des mâchicoulis remarquables. La visite fait également ressortir l’exceptionnelle charpente d’origine. Accolée au corps de l’ancien logis seigneurial entre les deux tours, l’orangerie du XIXe siècle accueille les visiteurs, et l’aile droite ajoutée en 1820 offre un espace d’expositions pour artistes et associations locales.
Le parc, ouvert gratuitement au public tous les jours de l’année, propose de nombreuses promenades autour d’un étang de pêche et le long de la Boutonne, rivière qui borde le site, ainsi que des circuits Balades et Découvertes et la V93, voie cyclable entre Niort et le lac de Vassivière. Des aires de pique‑nique et des jeux sont à la disposition des visiteurs, et une aire naturelle gratuite pour camping‑cars se trouve à proximité, au bord de la Boutonne.
La visite du château est conçue comme un parcours immersif en trois thèmes : la Renaissance expliquée par l’architecture et l’histoire du château, la vie rurale du XIXe siècle illustrée par une collection de coiffes et de bonnets féminins et par la présentation d’un savoir‑faire régional, et une exposition permanente consacrée à la vie et à l’œuvre de Jean‑François Cail, industriel né à Chef‑Boutonne. En complément, la Grange aux Souvenirs propose huit saynètes sur la vie rurale du XIXe siècle. Un circuit Balades et Découvertes part du château et suit la Boutonne pour faire le tour de Chef‑Boutonne, un parcours Terra Aventura propose un trésor caché au pied du château, et l’ensemble du patrimoine local permet d’admirer notamment les halles du XVIIe siècle, la maison natale de Jean‑François Cail et la source de la Boutonne.