Origine et histoire du Château de Josselin
Le château de Josselin domine un plateau sur les rives de l'Oust, à l’emplacement d’un point de passage ancien où un bourg castral s’est développé au pied de la forteresse. Un premier château en bois est élevé vers 1008 par le vicomte Guéthénoc, appelé alors Castellum Goscelini, et la place est fortifiée dès le XIe siècle ; la chapelle de Notre‑Dame du Roncier et son pèlerinage contribuent à l’essor du site. Au XIIe siècle la forteresse est détruite par Henri II Plantagenêt puis relevée peu après ; des vestiges de soubassement témoignent d’une reconstruction à la fin du siècle pour Eudes II de Porhoët. Au XIVe siècle Olivier V de Clisson transforme Josselin en une place forte majeure : enceinte d’environ 4 500 m², châtelet‑résidence, remparts jalonnés de neuf tours et un imposant donjon d’environ 26 m de diamètre et 32 m de hauteur. Par mariage, la seigneurie passe aux Rohan ; Jean II de Rohan entreprend à la fin du XVe siècle de vastes travaux qui donnent au château son logis actuel et une façade de cour sculptée dans le style Louis XII, réalisée entre 1490 et 1510 et intégrant trois tours antérieures. L’escalier principal, en rampes‑sur‑rampes, représente une innovation notable de cette période. Au XVIIe siècle, après les révoltes protestantes, le cardinal de Richelieu ordonne en 1629 le démantèlement du donjon et de plusieurs tours, tandis que le bâtiment Renaissance est épargné. Abandonné à l’occasion des séjours des Rohan à la cour, le château connaît ensuite des usages divers : prison au XVIIIe siècle, hébergement de prisonniers de guerre en 1694 et en 1758, aménagement d’une filature en 1776, puis réquisition municipale pendant la Révolution ; il est restitué à la famille Rohan en 1799 dans un état très dégradé. Une importante campagne de restauration est engagée au XIXe siècle sous la direction de l’architecte Jules de La Morandière, élève de Viollet‑le‑Duc ; les travaux extérieurs et intérieurs se poursuivent ensuite sous la direction des architectes Lafargue et permettent la remise en état des écuries et de la porterie. Classé au titre des monuments historiques le 21 août 1928, le château retrouve progressivement une vocation patrimoniale et touristique, tout en demeurant la résidence de la maison de Rohan. Aujourd’hui, de l’ancienne citadelle triangulaire il subsiste principalement le long corps de logis riverain avec ses trois tours et une tour isolée, vestige de la fonction carcérale ancienne, les autres éléments ayant été démantelés ou effondrés au fil des siècles.