Origine et histoire du Château de Jours-lès-Baigneux
Le château de Jours-lès-Baigneux, daté du XVIe siècle, se situe à Jours-lès-Baigneux dans le département de la Côte-d'Or. Il borde la route départementale 21, au nord-ouest du chef-lieu, et s'inscrit dans un parc qui s'étend sur la rive gauche du ruisseau de la Planchotte. Un premier château appartenant à la famille de Brancion fut vendu au duc Hugues IV de Bourgogne en 1259. Vers le milieu du XIVe siècle, il passa à la famille d'Anglure, qui le reconstruit entre 1542 et 1566 et en conserva la propriété jusqu'en 1652. Après 1652, l'édifice changea plusieurs fois de mains et la forteresse fut démantelée autour de 1743, laissant place à une terrasse ouvrant une perspective au-delà des fossés vers des prairies, des allées, des charmilles et des canaux. Le château fut ensuite acquis par Charles Legrand, seigneur de Sainte-Colombe, puis transmis en 1785 à l'une de ses filles, épouse Dumonchet, qui le céda en 1788 à Charles-Antoine de Clugny. Ce dernier émigra pendant la Révolution et le château fut vendu comme bien national. Vers 1820, Pierre Quirot de Corbeton et son épouse Anne-Marie de Ganay rachetèrent le domaine, sans y résider. À la fin du XIXe siècle, l'édifice, vraisemblablement très dégradé, semble avoir été abandonné par ses propriétaires. En 1959, le maire de Dijon Félix Kir envisagea de déplacer le château à Dijon pour le placer au bord du futur lac. Le château fut classé monument historique le 16 juin 1964 pour son escalier, sa voûte, ses façades et ses toitures. Après une période d'abandon plus ou moins longue, il fut sauvé en 1967 par M. Schein qui l'acquit.
De plan rectangulaire, l'édifice comporte une tour ronde englobant l'angle nord-est et a été reconstruit au XVIe siècle dans le style Renaissance. La façade sud-ouest, inspirée de l'italien Sebastiano Serlio, architecte du château d'Ancy-le-Franc, est ornée de pilastres et d'arcades. La tour dite Joyeuse, coiffée d'un toit à l'impérial en ardoises, est dédiée à Isabeau de Joyeuse, femme de Claude d'Anglure. Un blason aujourd'hui disparu sur la façade nord-est portait les armes des deux familles. Le toit, à longs pans et à deux croupes, est percé de lucarnes à frontons alignées sur la verticale des façades, lesquelles présentent deux niveaux séparés par une corniche. Les passages de flèches d'un ancien pont-levis subsistent au-dessus de l'entrée, seules traces apparentes de la forteresse médiévale.
Le nom du lieu dérive du latin jugum, signifiant « crête de montagne, sommet ».