Château de Kéranroux à Morlaix dans le Finistère

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de Kéranroux

  • Ploujean
  • 29600 Morlaix
Château de Kéranroux
Château de Kéranroux
Château de Kéranroux
Château de Kéranroux
Château de Kéranroux
Château de Kéranroux
Crédit photo : Kergourlay - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château, suite des pièces du rez-de-chaussée, vestibule et son escalier ; façades et toitures de la chapelle néo-gothique, des communs, de la maison du régisseur et de la ferme de Roz-ar-Prat ; jardin avec ses terrasse, ruines de la chapelle médiévale, colombier et fontaine (cad. AH 13, 64, 68, 72 à 75, 77) : inscription par arrêté du 19 novembre 1992

Origine et histoire du Château de Kéranroux

Le château de Keranroux, situé à Ploujean sur la commune de Morlaix (Finistère), est inscrit aux monuments historiques par arrêté du 19 novembre 1992. La seigneurie est connue depuis 1301 : Yvon de Keranroux en serait le premier propriétaire, puis la propriété passe successivement à Ollivier Le Treut, à la famille de Coatquis, à Jehan Estienne et, en 1543, à Alain de la Forest dont la descendance conserve le domaine pendant quatre siècles. Par alliance, le domaine entre ensuite dans la famille du Parc ; en 1773–1774 François Gabriel de la Fruglaye remplace l'ancien manoir délabré par le château actuel, qu'il fait édifier sur une hauteur pour profiter d'une atmosphère plus saine. D'ordonnance classique et de plan rectangulaire, l'édifice occupe le centre d'un domaine composé d'un jardin et d'un parc. Aux XIXe et XXe siècles, le château et ses dépendances connaissent plusieurs transformations : réfection de la toiture et sculpture du fronton, reconstruction des communs, édification d'une chapelle de remplacement, construction d'une petite maison de style Directoire et création d'une ferme modèle ; ces ajouts, bien que visibles, n'altèrent pas la perception d'ensemble du site. Paul Émile de la Fruglaye, fils de François Gabriel, doit fuir en 1792 et ne revient qu'en 1802 ; sous la Restauration il est élu député du Finistère puis nommé pair de France. Paul de Chaloagny, petit-fils de Paul Émile, hérite du château ; à sa mort le domaine revient à la famille Gouyon de Beaufort, dont deux héritiers sont tués lors de la Grande Guerre. Le parc, vaste et verdoyant, conserve la fontaine aux fées, les ruines du moulin, l'ancien lavoir, les vestiges de la chapelle Notre-Dame de la Clarté et les armoiries d'Alain de la Forest et d'Anne Toupin, seigneurs de Kéranroux en 1550. Au nord-est du château se dresse le seul colombier de la commune de Ploujean, construit au XVIe siècle en schiste et ceinturé de rangées de granit rose ; il a été épargné lors d'un bombardement qui a touché le domaine. Près du château se trouve une chapelle plus récente, élevée entre 1839 et 1843 par Marie de la Fruglaye ; elle présentait des gargouilles sculptées et abritait les sépultures de quelques occupants, dont Marie de la Fruglaye, tandis que le château avait servi d'hôpital lors de l'épidémie de choléra de 1832. Cette chapelle a subi de lourds dégâts lors d'un bombardement : vitraux détruits et colonnes fortement endommagées ; à l'extérieur repose le gisant de Gilles de la Noé, œuvre de Roland Doré du XVIIe siècle, antérieurement placé dans l'ancienne chapelle. Sur le plan architectural, le château illustre un style classique fondé sur la symétrie : le corps central, surmonté d'un fronton et d'une lucarne, est coiffé d'une toiture en double bâtière ornée de deux grandes cheminées en brique et pierre de taille. La porte principale, en saillie et en granit, occupe le centre du corps à trois travées et porte au tympan les armes de Paul de Champagny et de son épouse ; de part et d'autre s'allongent deux ailes identiques de quatre travées, chacune terminée par une cheminée. Un escalier venant du parc entoure une statue et mène à une terrasse qui précède la porte centrale.

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