Château de l'Abbaye à Cysoing dans le Nord

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de l'Abbaye

  • 138 Rue Aristide-Briand
  • 59830 Cysoing
Château de lAbbaye
Château de lAbbaye
Château de lAbbaye
Château de lAbbaye
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Château de lAbbaye
Château de lAbbaye
Château de lAbbaye
Crédit photo : Codepem - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public de l'Etat

Période

XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures du château dit de l'abbaye et une partie du parc de l'ancienne abbaye avec ses murs d'enceinte (cad. B 1430, 1610, 1960 à 1963, 2206, 2208, 2210, 2211, 2213) : inscription par arrêté du 9 octobre 2008

Origine et histoire du Château de l'Abbaye

L'abbaye Saint-Calixte de Cysoing, fondée au IXe siècle par Évrard de Frioul et son épouse Gisèle, était une maison religieuse rattachée à l'ordre des Augustins en 1129. Évrard et Gisèle, fondateurs et bienfaiteurs du lieu, y furent inhumés ; la grande bibliothèque de l'abbaye provenait en partie de son fondateur. Une légende locale raconte qu'une veuve nommée Mathilde retrouva son alliance dans une fontaine près de l'abbaye et fit vœu de construire une église en conséquence. Au fil des siècles, l'abbaye contribua à la prospérité et à la notoriété de la commune. Elle fut attaquée lors des troubles liés aux « Gueux » et par la suite défendue par les habitants des paroisses voisines. Louis XV séjourna à l'abbaye en 1744 ; l'abbé Laurent de Roque fit ériger dans le parc une pyramide-obélisque en souvenir du passage et de la victoire du roi. L'abbaye subit les violences de la Révolution : fermée le 17 août 1792, ses biens furent confisqués et emmenés, puis l'ensemble fut incendié le 26 octobre 1793 et ses ruines dispersées. Après la Révolution, le domaine devint bien national et fut vendu par lots ; deux tiers furent acquis par l'avocat Philippe Joseph Riquet, comprenant la partie sud avec les viviers et, au nord, le jardin et la pyramide. Riquet fit édifier le château dans l'axe du pavillon du Belvédère et des fabriques ; l'édifice rappelle par son esprit une folie inspirée du Petit Trianon de Versailles. La façade principale présente un avant-corps central légèrement saillant, composé de quatre colonnes d'ordre colossal à chapiteaux ioniques formant péristyle et encadré de travées surmontées de frontons curvilignes ; l'organisation intérieure correspondait aux plans des pavillons et folies de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Après 1824, des allées sinueuses aménagèrent le parc selon le goût romantique. Au début du XXe siècle, l'architecte Léonce Hainez modernisa le pavillon et transforma les communs, lui donnant l'aspect qu'il conserve aujourd'hui. Le site a fait l'objet de réemplois et d'aménagements : des matériaux de l'abbaye ont servi à la construction du château, une école communale de garçons fut bâtie sur l'emplacement de l'ancienne bibliothèque en 1842, et plusieurs campagnes de fouilles archéologiques, dont celles de 2008 et 2009, ont exploré les vestiges, notamment la crypte. L'ensemble comprendait de nombreuses dépendances et biens, comme les prieurés de Beaurepaire et Sainte-Gertrude, des droits et terres concédés dans la région et des refuges en villes comme Lille, Bruges et Tournai. La liste des abbés, qui compte environ quarante-six noms, rappelle une longue succession de personnages ecclésiastiques, parmi lesquels Laurent de Roque, qui accueillit le roi, et Auguste François Joseph Gosse, dernier abbé en place avant la Révolution, qui refusa de prêter le serment à la constitution civile du clergé et s'exila. Le mur d'enceinte du site est inscrit au titre des monuments historiques et le parc du château est cité à l'inventaire général du patrimoine culturel.

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