Période
XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Château, communs, ferme, puits, grilles, terrasses, pavillons et murs de clôture (cad. B 101, 102, 363, 485, 486, 502 à 505) : classement par arrêté du 30 décembre 1991
Origine et histoire
Le château de l'Arthaudière, ancienne maison forte du XIIIe siècle, se dresse au hameau de l'Arthaudière sur la commune de Saint-Bonnet-de-Chavagne (Isère), à 750 mètres au sud du bourg. Le premier témoignage écrit de la maison forte date de 1345. La tour ronde, dont la base remonte au XIIIe siècle, et un donjon de plan barlong daté du XIVe siècle sont attribués à la famille Arthaud. L'aile ouest a été édifiée au début du XVIe siècle tandis qu'une chapelle fondée au bas de la tour est citée dans le testament d'André Ier de La Porte en 1517. Le domaine a été incendié par les protestants en 1580 ; André II de La Porte entreprend sa restauration vers 1590, notamment le premier étage de l'aile nord. L'escalier monumental et le remaniement de l'aile est datent de 1680, et d'autres transformations sont intervenues en 1726. À la fin du XIXe siècle, la tour ronde a été surélevée d'un volume polygonal en briques coiffé d'une terrasse ; l'aile orientale a reçu un soubassement en calcaire blanc et des chaînes d'angle ont été refaites. L'aile est a été détruite par un incendie vers 1950. Le château et ses dépendances — communs, ferme, puits, grilles, terrasses, pavillons et murs de clôture — sont classés au titre des Monuments historiques par arrêté du 30 décembre 1991. Le bâti conserve quelques vestiges de son enceinte quadrangulaire et se compose principalement d'un logis rectangulaire de la fin du Moyen Âge flanqué d'une tourelle ronde. Lors des transformations de la Renaissance, une galerie à étage fut adossée au mur d'enceinte occidental et à la tour ronde pour assouplir l'allure de l'ancienne maison forte. À la jonction du portique Renaissance et des bâtiments nord, un escalier à vis du XVIIIe siècle a été installé, remplaçant probablement un escalier antérieur appuyé contre le donjon barlong. Au premier étage, au-dessus de la chapelle, se trouve un cabinet de travail protégé par une porte blindée composée d'une porte intérieure en sapin fortement cloutée et d'une seconde porte en fer garnie de noyer. Les écuries, édifiées en plusieurs campagnes, forment un plan en L qui délimite une cour desservie par une grande allée ; un passage cocher surmonté d'un lanternon permettait le transfert des fourrages depuis les greniers. La partie la plus ancienne, la remise aux voitures, accueille aujourd'hui une exposition sur l'histoire du château et des familles qui y ont vécu. À droite de l'entrée de la cour des écuries, un puits à toiture impériale couverte d'écailles métalliques et reposant sur quatre piliers octogonaux intègre un bassin en pierre. Les jardins, d'inspiration italienne, datent probablement de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle ; leurs aménagements du XIXe et du XXe siècle n'ont pas modifié la structure originelle. Parmi les éléments notables du domaine figurent le pigeonnier dans la cour du cocher, la galerie Renaissance, l'escalier droit et les cheminées de l'aile nord, la porte blindée du cabinet et l'entrée principale à l'est du domaine.