Origine et histoire du Château de l'Herbaudière
Le château de l'Herbaudière, situé à mi-chemin entre les marais et les premières maisons anciennes de Salles-sur-Mer (Charente-Maritime), est une petite gentilhommière bâtie au XVIe siècle, probablement sur un site féodal. Le corps principal, flanqué d'une tour au sud, présente à l'ouest une façade nord composée de deux petits pavillons qui bordaient autrefois une cour ; un bâtiment de liaison a été ajouté pour agrandir l'habitation. Les percements ont été effectués ou remaniés au XVIIIe siècle et, à l'intérieur, un salon boisé a été refait au début du XXe siècle d'après des modèles de boiseries du XVIIe siècle. Sous l'Ancien Régime, la seigneurie de l'Herbaudière relevait du château de Châtelaillon, mais elle n'apparaît pas dans le recensement des fiefs de l'Aunis réalisé en 1539-1540. Un document de 1560 indique que la terre appartenait alors à Pierre Salbert, qui l'avait acquis de François Pajault ; les Salbert n'en restèrent toutefois que peu de temps propriétaires. Par mariage, la propriété passa aux Blandin lorsque Elisabeth Salbert épousa René Blandin ; issu d'une famille protestante proche d'Henri de Navarre, René déclara néanmoins, dans une lettre du 14 juin 1609, ne pas adhérer à la Religion Prétendue Réformée. L'Herbaudière revint à l'aîné Pierre Blandin, marié à Marie Martin (1583-1671), et resta dans la descendance directe jusqu'en 1680, date à laquelle la petite-fille Henriette Blandin épousa Louis-Joseph Green de Saint-Marsault, seigneur de Nieul. En 1724 le château fut cédé à Jean-Pharamond de Sainte-Hermine, abbé de Notre-Dame-d'Angle ; fils d'Henri-Louis de Sainte-Hermine, qui avait été incarcéré à la Bastille en 1686 avant d'abjurer, Jean-Pharamond était aussi le neveu de Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, qui avait contribué au retour en grâce des Sainte-Hermine à Versailles. Après la mort de l'abbé, la terre retrouva la maison Green de Saint-Marsault par un accord de 1730. Henri-Charles-Benjamin Green de Saint-Marsault, dernier seigneur cité, développa sensiblement ses domaines après son mariage en 1767 avec Françoise-Geneviève Green de Saint-Marsault, dame du Roullet et de la baronnie de Châtelaillon ; la propriété passa ensuite aux cadets de la maison Green. En 1924, le domaine fut attribué à Marthe-Marie-Andrée Green de Saint-Marsault, épouse d'André Guimbeau, et ses descendants en restèrent propriétaires jusqu'à la fin du XXe siècle. Les façades et les toitures du château sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 23 juillet 1973.