Château de l'Islette à Cheillé en Indre-et-Loire

Crédit photo : Stephane.gourichon - Sous licence Creative Commons

Propriété privée

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire du Château de l'Islette

Le château de l'Islette est un édifice de la Renaissance situé à Cheillé (Indre‑et‑Loire), à deux kilomètres à l'ouest d'Azay‑le‑Rideau. Le domaine est traversé par l'Indre, qui sert de frontière naturelle entre les communes d'Azay‑le‑Rideau (rive droite) et de Cheillé (rive gauche), et l'adresse postale du château, 9 route de Langeais à Azay‑le‑Rideau, est donc trompeuse quant à sa localisation. Le fief de l'Islette appartient à la maison de Maillé à partir de 1350 et la famille en conserve la propriété jusqu'au milieu du XVIIe siècle. Le château actuel est édifié au début du XVIe siècle : René de Maillé est à l'origine de la construction menée dans les années 1520 et Charles de Maillé achève l'édifice vers 1535, en s'appuyant sur un bâtiment antérieur du XVe siècle en brique et pierre. Le bâtiment principal, long corps de logis rectangulaire à trois étages, est flanqué de deux tours cylindriques et d'une aile en retour d'équerre correspondant à la construction du XVe siècle, tandis qu'une tour polygonale d'escalier occupe l'angle nord‑est. Le couronnement comporte un chemin de ronde avec mâchicoulis et l'ornementation rappelle celle du voisin château d'Azay‑le‑Rideau, les mêmes doubleurs de moulures entre étages, meneaux et volutes aux linteaux apparaissant sur les fenêtres. À l'est du château se situe un ancien moulin banal, et au nord la porte du parc, datée de 1638, est encadrée par une poterne et deux pavillons carrés. Au début du XIXe siècle, des aménagements modifient l'aspect extérieur : les gables des lucarnes sont abattus, les toits pointus des tours sont tronqués et les douves sont comblées et recouvertes de gravier. L'entrée principale conserve les rainures d'un ancien pont‑levis et un cartouche sculpté présente le blason des Barjot de Roncé, flanqué d'angelots restaurés probablement au XIXe siècle. À gauche du portail se trouve un cadran solaire de la seconde moitié du XVIIIe siècle, qui représente une analemme en huit et les signes du zodiaque.

À l'intérieur, la chapelle du rez‑de‑chaussée de la tour est est pourvue d'une voûte et de peintures murales polychromes, restaurées en 2012, et des faux parements révélés lors de ces travaux témoignent d'un décor plus ancien remontant au XVe siècle. Le hall d'entrée dessert la salle des gardes, aujourd'hui dédiée à Camille Claudel et Auguste Rodin, puis un large escalier en vis de pierre conduit à l'étage noble. La Grande Salle, longue de 14 mètres, large de 8 et haute de 5, occupe le centre du premier étage ; elle présente une riche décoration picturale du début du XVIIe siècle couvrant plafond, plinthes et cheminée monumentale surmontée d'une couronne de marquis. Une frise peinte en haut des murs figure les alliances des familles Maillé et Carman, accompagnée d'une inscription évoquant l'érection de la seigneurie en comté. Au‑dessus de la cheminée apparaît le blason de Jean‑Baptiste Dupuy, propriétaire au début du XIXe siècle, qui a également laissé sa marque lors des travaux menés à cette époque. La Grande Salle a pu servir d'atelier à Rodin et à Camille Claudel pendant leurs séjours, et l'œuvre Les Causeuses (1896) y est exposée près de la cheminée, tandis que plusieurs bustes de Marguerite Boyer, petite‑fille de la propriétaire, furent réalisés par Camille Claudel. L'étage comprend aussi une cuisine dans la tour est, une petite salle à manger et plusieurs chambres, dont celle occupée par Camille Claudel lors de ses séjours, ainsi qu'une chambre d'enfants aux murs partiellement en briques rouges. Le décor intérieur du château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 15 novembre 1946.

Après la Révolution, le château, alors propriété de Charles Gabriel Tiercelin d'Appelvoisin, est vendu sous le Premier Empire et connaît au XIXe siècle plusieurs propriétaires, dont Jean‑Baptiste Dupuy, qui entreprend des rénovations et modifications intérieures et extérieures. L'histoire documentaire du lieu mentionne encore les familles Tiercelin d'Appelvoisin et Barjot de Roncé par des alliances et successions, et des lettres contemporaines, comme un passage de Beaumarchais en 1769, évoquent le château. Le domaine couvre quatorze hectares, marqué par l'Indre qui y trace des bras et des îlots, et il abrite un parc à l'anglaise conçu vers les années 1830, des allées de platanes, un noyer d'Amérique, tilleuls et marronniers. Les propriétaires ont aménagé des espaces d'agrément et d'accueil : promenades, balades en canot sur l'Indre, un poulailler avec gélines de Touraine, clapiers, un pré avec âne, ponette et moutons, une aire de jeux et une aire de pique‑nique, ainsi qu'une ferme voisine utilisée pendant la saison touristique. Le château est aujourd'hui une propriété privée ouverte au public une partie de l'année, de mai à septembre, et il est habité par la famille Michaud.

Devenir actuel

Le château est habité par ses actuels propriétaires et donc aménagé en lieu de vie. C'est ce qui le rend aussi vivant et attachant à découvrir !
Il a été ouvert au public dans le courant de l'année 2010. La visite, avec comme fil rouge les amours de Camille Claudel et de Rodin, vous plonge dans la douceur de la Touraine.

Liens externes

Page Wikipedia

Page Monumentum