Période
XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Le château : classement par arrêté du 8 juillet 1911 - Les parcelles du jardin ainsi que les éléments achitecturaux qui composent ce jardin : les murs de clôture, portails, pigeonnier, terrasse, fossés, fontaine, puits, bassin, etc. . . (cad. AH 115, 156) : inscription par arrêté du 23 octobre 1992
Origine et histoire du Château de l'Oisellerie
Situé à La Couronne, près d'Angoulême (Charente), le château de l'Oisellerie conserve des éléments des XVIe et XVIIe siècles et accueille aujourd'hui le lycée agricole ainsi que le Centre départemental de documentation pédagogique. Le domaine, cédé à l'abbaye de La Couronne par le comte d'Angoulême en 1267, tient son nom d'une oisellerie ou fauconnerie qui occupait le site avant 1400 et dépendait de l'abbaye. En 1498, Arnauld Calluaud, échevin d'Angoulême, entreprit la construction du château ; l'aile initiale présente un pignon orné de gargouilles et de crochets gothiques ainsi qu'une tourelle carrée contenant un escalier à vis. Les fils d'Arnauld — Guillaume, André et Jean — influencèrent l'histoire de la seigneurie : Guillaume devint procureur général au service de François Ier, et Jean, devenu évêque de Senlis et abbé de La Couronne, agrandit et embellit le domaine en y ajoutant un corps de logis et une tour ronde. François Ier séjourna au château en 1526 lors de son retour d'Espagne et s'y blessa au cours d'une chasse au cerf. Ruiné, Jean Calluaud dut vendre la propriété : elle passa à Jean de Tiers, sieur de La Rochette, en 1678, puis à François Maulde en 1691 pour 25 000 livres ; la famille Maulde en conserva la possession pendant deux siècles. Les principaux ensembles actuels se sont constitués entre la fin du XVe et le XVIe siècle : l'aile ouest date de 1517, la grande aile nord, la tour cylindrique et le pavillon rectangulaire appartiennent au troisième quart du XVIe siècle, et une galerie réalisée vers 1600 relie les corps de logis. Les aménagements extérieurs — bassins, fontaine et lavoir — sont déjà mentionnés au XVIIe siècle ; le cadran solaire, daté du XVIIe ou du XVIIIe siècle, est aujourd'hui classé au titre des objets des monuments historiques. Le vaste jardin clos, divisé par une allée est‑ouest, oppose un jardin d'agrément avec pièces d'eau à un jardin utilitaire où subsistent les restes d'un pigeonnier à fût rond ; l'allée, bordée d'arbres et formant une terrasse le long de l'aile nord, est traversée par deux escaliers franchissant un fossé qui encadre le jardin en contrebas. L'intérieur du château a été profondément remanié entre 1754 et 1759 pour répondre aux exigences de confort de l'époque. Vers 1900, le château fut affecté à l'enseignement agricole ; en 1902 il devint un établissement de formation et il est depuis lors le siège du lycée agricole et du centre de documentation pédagogique. Le monument a été classé au titre des monuments historiques en 1911. Depuis 1989, la collectivité départementale est propriétaire et a décidé d'y installer une médiathèque du Centre départemental de documentation pédagogique de la Charente.
