Château de la Barollière à Limonest dans le Rhône

Château de la Barollière

  • 69760 Limonest
Château de la Barollière
Château de la Barollière
Château de la Barollière
Crédit photo : NAUSICAA779 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château de la Barollière : inscription par arrêté du 7 juin 1926

Origine et histoire

Le château de la Barollière se dresse sur les flancs du Mont Verdun, à Limonest (Métropole de Lyon, Auvergne-Rhône-Alpes), bâti sur une large terrasse qui domine Limonest, Dardilly et plusieurs autres villages, avec une vue portant jusqu'aux Monts du Lyonnais. On ignore la date de sa construction ; le plus ancien document conservé est un acte de vente de 1374. Remanié profondément au XVIIIe siècle par Jean II Maritz, il a gagné en confort par l'ouverture ou la modification de nombreuses fenêtres et la création de salons lambrissés. Le château est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 7 juin 1926.

Les archives mentionnent plusieurs changements de propriétaires : en 1374 Françoise de Meiresieu vend la Barollière à Jean de Villiers ; le 15 juillet 1588 Jeanne de Villiers la cède à Vincent Richard, bourgeois de Lyon, dont les armes figurent encore sur le manteau de la cheminée de la cuisine ; le 3 avril 1665 Claude Richard la vend à Pierre Lanchenu, grâce à la dot de sa femme Jeanne Michon ; le 8 novembre 1750 Messire Charles-Alphone Pilotte de la Barollière la vend à Jean II Maritz, qui entreprend les transformations du XVIIIe siècle. Le 18 octobre 1793, dame Judith Déonna, veuve de Jean Maritz, vend la propriété à des marchands de biens ; le conventionnel Châteauneuf-Randon y séjourna lors du siège de Lyon. Le 2 février 1810, Romain Baboin achète la Barollière pour 90 000 francs ; émigré pendant le siège de Lyon, il avait fui en Suisse puis en Autriche où il poursuivit une activité bancaire avant de revenir en France et d'être anobli par lettres patentes le 20 juin 1814, prenant le titre de Baron de la Barollière.

La transmission familiale se poursuivit : le fils Romain-Joseph, sans enfant, laissa la demeure à sa fille aînée Sophie, épouse de Sébastien Gaillard ; leur fille Marie apporta la Barollière en dot à Eugène Neyrand, maître de forges, le 5 janvier 1876, et la propriété est encore habitée par leurs descendants. Le château a par ailleurs accueilli des personnalités militaires : le maréchal Pierre Augereau y coucha lors de la campagne de France en mars 1814 à l'occasion de la bataille de Limonest, et en décembre 1831 le duc Ferdinand-Philippe d'Orléans et le maréchal Soult s'y installèrent temporairement pendant la révolte des canuts.

Sur le plan architectural, le château repose sur une haute terrasse qui faisait partie de son système défensif ; il se compose d'un logis rectangulaire cantonné de quatre tours carrées coiffées de toitures en pavillon et d'une cinquième tour, ancienne tour de guet, située dans un angle de la cour intérieure. Des travaux du XVIIe siècle ont laissé des arcades dans la cour, l'habillage du puits central et un portail à bossages décoré de mufles de lions. Les fenêtres, balcons et garde-corps en fer forgé marqués « JM » datent des alentours de 1760, et les salons d'apparat — peintures en trompe-l'œil, gypseries et boiseries — ainsi que des plaques de cheminée portant les armes de Jean II Maritz et la date de 1769 témoignent des aménagements du XVIIIe siècle.

Un grand chantier de restauration, soutenu par la DRAC et la Région Auvergne-Rhône-Alpes, est en cours depuis 2016 et porte notamment sur la restauration des salons hérités de Jean II Maritz.

Liens externes