Château de la Bastie d'Urfé à Saint-Étienne-le-Molard dans la Loire

Crédit photo : Daniel VILLAFRUELA. - Sous licence Creative Commons

Propriété d'une société privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Origine et histoire du Château de la Bâtie d'Urfé

Le château de la Bastie-d'Urfé est un château du Forez situé à Saint-Étienne-le-Molard, dans la Loire (Auvergne-Rhône-Alpes). Le domaine trouve son origine dans une grange monastique établie au bord du Lignon au XIe siècle; la famille des seigneurs d'Urfé s'y installe à partir du XIIIe siècle et transforme le lieu en maison forte entourée de fossés et pourvue d'un pont-levis. Une domus fortis est attestée sur le site au XIVe siècle, peut-être dès 1331, et un donjon est ajouté à l'extrémité nord. Vers 1466, Pierre II d'Urfé agrandit la demeure en y ajoutant un deuxième corps de bâtiment. Claude d'Urfé donne au château son aspect principal en procédant, à partir des années 1540, à d'importants aménagements : construction du corps de logis sud, reprise du corps ouest avec rampe et galerie en maçonnerie, édification d'un corps de garde et de bastions, ainsi que l'ouverture d'une poterne. Compagnon de jeunesse de François Ier et frappé par les modèles italiens, Claude conduit ces travaux sans architecte et fait intervenir notamment le maître maçon forézien Antoine Joinillon; le chantier s'interrompt à sa mort. Son petit-fils Honoré d'Urfé s'inspire du lieu pour situer L'Astrée et y évoque le bocage, les bords du Lignon et les Monts du Soir. La lignée des d'Urfé s'éteint en 1695 et la Bastie change ensuite de propriétaires à plusieurs reprises; en 1872 elle passe au banquier Verdolin, qui fait refaire la toiture du logis en supprimant les lucarnes et rabote le deuxième étage des bastions, puis vend la majorité des décors en 1874. L'édifice est sauvé de la ruine par la société savante La Diana qui l'achète en 1909, et il est classé monument historique en 1912. D'importantes campagnes de restauration, notamment menées depuis la seconde moitié du XXe siècle et soutenues par le Conseil général de la Loire, visent à restituer son état d'origine.

Sur le plan architectural, la Bastie présente un ensemble remarquable : la loggia aux douze colonnes, la rampe cavalière agrémentée d'un sphinx et le corps de garde s'inscrivent dans la composition de la demeure dont les douves sont alimentées par un bief dérivé du Lignon. La grotte des fraîcheurs est la singularité la plus notable : seule grotte artificielle de la Renaissance encore conservée en France, elle est ornée de petits galets, coquillages et sables colorés et, restaurée en 2008, fait office de vestibule à la chapelle. La chapelle, coiffée de gypseries, conserve onze peintures attribuées à Girolamo Siciolante et comportait un pavement de faïence de Masséot Abaquesne dont des fragments ont été dispersés au XIXe siècle, la pièce la plus remarquable rejoignant le musée du Louvre; les boiseries sculptées et marquetées quittent la Bastie à la fin du XIXe siècle et figurent depuis 1942 dans les collections du Metropolitan Museum of Art. Les décors réunissent des artistes italiens et des artisans du Forez.

Le jardin, inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables, a été étudié par des fouilles menées dans les années 1990 qui ont mis au jour le système de guidage des eaux souterraines conçu au XVIe siècle pour alimenter par capillarité parterres, bassins et douves. Les jardins originels, situés à l'ouest et au sud du château, comprenaient seize parterres de buis géométriques partiellement restitués à partir des années 1950 sur la base d'un plan de 1804; la gloriette et sa fontaine, dite « Fontaine de la vérité d'amour » évoquée dans L'Astrée, ont été restaurées en 1998 et une pergola a été reconstituée à partir de découvertes archéologiques.

Les appartements accessibles depuis la rampe cavalière constituent le parcours muséographique : ils présentent des décors d'époque, plafonds et boiseries d'atelier régional, tapisseries et meubles, et abritent notamment des salles nommées bibliothèque, chambre, grand salon et petit salon ainsi qu'une édition ancienne de L'Astrée. Le site accueille des visiteurs toute l'année et participe aux manifestations culturelles nationales telles que la Nuit européenne des musées, Les Rendez-vous aux Jardins et les Journées européennes du Patrimoine; il a également été le lieu de spectacles et de festivals et a servi d'arrivée au contre-la-montre individuel de la quatrième étape du Critérium du Dauphiné 2022. On veillera à ne pas confondre la Bastie d'Urfé avec le château d'Urfé dit « les Cornes d'Urfé », situé à Champoly.

Description

La Bastie d'Urfé (seulement l'orthographe du XVI°) est donc un château Renaissance. Influencé par l'Italie où il a séjourné à plusieurs reprises, Claude d'Urfé fait donc édifier un château à la rencontre de l'architecture Renaissance française et Renaissance italienne:
- la Renaissance italienne est visible par les jardins (verts et architecturés), par les galeries, par la rampe cavalière surmontée de sa loggia, par la grotte aux rocailles et la chapelle
- la Renaissance française se lit dans le bâtiment principal par les fenêtres à meneaux et croisillons ainsi que le toit à forte pente en ardoise.
Le dernier bâtiment accueille le corps de logis des gardes et un cellier.

Devenir actuel

En 1989, une convention (bail emphytéotique) fut signée entre la Diana (société historique de la région, alors propriétaire) et le Conseil Général de la Loire permettant au profit de la Bastie le lancement d'un chantier de restauration de grande ampleur.
Le 4 Janvier 2007, la Diana et le Conseil général ont convenu que le Département aurait désormais la jouissance de ce joyau de la Renaissance et qu'il assurerait le programme d'activités et d'animations culturelles. Il en deviendra propriétaire au 1er janvier 2039, pour un euro symbolique.

Animation temporaire

Chaque mois de juillet, le château accueille "l'Estival de la Bastie".
Le château est donc fermé pendant deux jours: le temps du montage puis du démontage du gradin. De plus, le gradin et la scène étant installée dans la grande cour, la vue sur le bâtiment et les conditions de visite sont donc différents de la normale.

Liens externes

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