Château de La Bâtie-Seyssel à Barby en Savoie

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château de La Bâtie-Seyssel

  • 1469-1553 Route du Château
  • 73230 Barby
Château de La Bâtie-Seyssel
Château de La Bâtie-Seyssel
Château de La Bâtie-Seyssel
Château de La Bâtie-Seyssel
Château de La Bâtie-Seyssel
Château de La Bâtie-Seyssel
Château de La Bâtie-Seyssel
Château de La Bâtie-Seyssel
Crédit photo : Pascal Blachier from Savoie, France - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Gallo-romain, XIIIe siècle

Patrimoine classé

Le château de la Bâtie, en totalité, situé route de Curienne, avec l'emprise, les murs de soutènement et le bâti contenus sur la parcelle 169, à l'exclusion du bâtiment du garage. La parcelle n° 169 figure au cadastre section AB : inscription par arrêté du 27 février 2023

Origine et histoire du Château de La Bâtie-Seyssel

Le château de la Bâtie, aussi appelé Bâtie-Seyssel et anciennement la Bâtie d'Arvey, est une bâtie médiévale sur la commune de Barby (Savoie) principalement édifiée au XIIIe siècle et restaurée au XVIe siècle. Il a été le centre de la seigneurie puis de la châtellenie de La Bâtie. Un arrêté du 6 avril 1972 inscrit partiellement l'édifice au titre des monuments historiques ; sont protégées les façades et les toitures, la grande terrasse, la salle basse (aujourd'hui grand salon) avec son décor, ainsi que la grande cheminée de la salle des gardes, où a été rapportée une mosaïque gallo-romaine.

Installée sur un éperon rocheux au‑dessus du bourg, la bâtie domine un méandre de la Leysse et se situe au pied du mont Peney. Elle contrôlait l'ancienne voie romaine reliant la combe de Savoie à Seyssel par Chambéry, le val du Bourget et Aix, et bénéficiait d'autres points de contrôle sur cet itinéraire, notamment les châteaux de Saint-Cassin et d'Aix ; une maison forte dite de la Colombière contribuait aussi à la défense du site.

La première mention de la Bâtie remonte à la fin du XIIIe siècle dans une reconnaissance relative à Hugues de Seyssel, fils cadet d'Humbert III, qui donne naissance à la branche cadette des seigneurs de Seyssel la Bâtie. Le fief, probablement établi sur un édifice antérieur, couvrait alors une partie des paroisses de Barby et de Curienne ; Aymard de Seyssel en reçut l'investiture en 1343. Avant la fin du XIVe siècle la seigneurie revient à la branche aînée des Seyssel. En 1517 Françoise, veuve de Gabriel de Seyssel, en fut investie ; plus tard Charles-Emmanuel de Seyssel vendit le domaine à sa mère Isabeau de La Roche-Andry. Après le décès de Maurice de Seyssel en 1660, le fief fut attribué par voie judiciaire à Jacques d'Allinges, qui le céda en 1679 à François d'Oncieu ; la seigneurie fut érigée en marquisat par lettres patentes du 25 mars 1699 en faveur de Guillaume d'Oncieu.

La fortification présente une enceinte oblongue épousant le contour de l'éperon, formant une fausse braie avec boulevard et abritant une seconde enceinte. Elle était flanquée d'une tour maîtresse circulaire, peut-être fin XIIe ou début XIIIe, et d'une tour semi‑circulaire datée de 1472 ; un corps de logis, reconstruit au début du XVIe siècle, est encadré par une tour carrée et une chapelle du XIIIe siècle restaurée au XVe siècle. L'accès ouest s'ouvre par une porte ogivale précédée d'un bastion à plusieurs niveaux et percée de nombreuses bouches à feu ; la rainure de la herse est encore visible. Au sud se dresse la tour des Orgues, semi‑cylindrique et élevée sur un glacis, dont la plate‑forme sommitale est ceinte d'un parapet crénelé à mâchicoulis ; au nord la chapelle castrale du XVe siècle, élevée sur la courtine, est percée d'archères et renferme des mosaïques romaines du IVe siècle découvertes dans la villa gallo‑romaine de Mérande à Arbin. Une inscription gravée par Pierre de Seyssel rappelle qu'il fit construire la tour des Orgues en 1472.

L'accès principal oriental comprenait trois portes successives : la porte Saint‑Antoine, surmontée d'une statue en bois polychrome du saint, a conservé son arcade ogivale et la voûte du corps de garde ; la seconde porte fut refaite en plein cintre au XVIIe siècle et reliée à la première par une courtine ; la troisième, étroite et accolée au donjon, a ensuite été transformée en fenêtre. Le logis s'ouvre par des fenêtres à croisées et des portes Renaissance à linteaux à accolade ; un blason aux armes de Janus d'Oncieu orne la façade centrale. Une galerie extérieure en bois, remplacée par une galerie couverte reliant le donjon à la tour polygonale, desservait les chambres du premier étage ; il n'en subsiste qu'un pilier surmonté d'une Vierge du XVe siècle. À l'intérieur, la cheminée de la cuisine, remarquable par son ouverture en arc surbaissé, mesure près de huit mètres.

La tour nord‑ouest, rectangulaire et datée du XVe siècle, comporte une tourelle d'escalier et trois étages voûtés sur rez‑de‑chaussée, avec des murs épais d'environ deux mètres et les armoiries de Pierre de Seyssel à l'un de ses angles. En vis‑à‑vis se trouve la tour ronde, dite donjon ou tour maîtresse, attribuée au XIIIe siècle, haute de trois étages voûtés sur rez‑de‑chaussée, découronnée en 1793 et coiffée d'un toit en pavillon ; ses murs en pierre de taille atteignent 2,50 mètres d'épaisseur.

Le château fut également le siège d'une châtellenie, ou mandement ; le châtelain y exerçait des fonctions administratives et fiscales, percevant les revenus du domaine et veillant à l'entretien du château, parfois assisté d'un receveur chargé de tenir les comptes annuels. Les comptes de châtellenie de Jean de La Fontaine, qui exerça en tant que châtelain et receveur, sont conservés aux Archives départementales de la Savoie pour la période du 29 septembre 1503 au 29 septembre 1504.

Liens externes