Période
XVe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
Les éléments suivants composant le château : la plate-forme d'assiette du château et ses ponts, avec ses fossés en eau ; les façades et toitures des corps de bâtiments suivants : corps de logis, ailes de communs encadrant la cour d'honneur, bâtiments de la basse-cour, à l'exception de la maison du Bordier ; la totalité des corps de bâtiments suivants : chapelle, grange, pigeonnier, bâtiments de service (chais, hangar, boulangerie) accompagnant le pigeonnier ; le parc : terrains au nord du château comprenant l'ancien vivier, portails de l'allée de la chapelle, de l'allée du parc et de l'allée du bois de chasse, avec leurs aménagements : bassin, pédiluve et murs ; les pièces suivantes du logis avec leur décor : grand salon salle à manger, bibliothèque, ainsi que l'escalier en vis suspendu avec sa rampe en ferronnerie (cad. M 59, 61 à 65, 67 à 69 ; L 2): inscription par arrêté du 22 mars 2011
Origine et histoire
Le château de la Berrière, situé à Barbechat (commune déléguée de Divatte-sur-Loire, Loire-Atlantique), est une construction du XVIIIe siècle partiellement rebâtie autour de 1800. L’intérieur comporte des décors de grande qualité, notamment des boiseries néo-classiques dans le grand salon et la bibliothèque. Le domaine forme un ensemble domanial complet comprenant des ailes de communs, une basse-cour avec bâtiments de dépendance, une grande grange datée du XVIIe ou XVIIIe siècle, un hangar à bois, un four à pain et un pigeonnier. Le parc, réaménagé au début du XIXe siècle, s’étend au nord du château et comporte un grand vivier ; il est délimité par des portails en partie conservés et par un mur. On note la présence d’un pédiluve de maçonnerie. Une chapelle seigneuriale du XVe siècle conserve des remplois de vitraux du XVIe siècle.
Sur une base probablement médiévale, le site constitue un ensemble seigneurial remontant au XIVe siècle et a apparten u successivement à Pierre Eder, puis aux familles de Goulaine, de Vaux et de Sesmaisons, qui ont transformé l’ancienne place forte fossoyée en résidence. La famille Bertrand de Cœuvres a agrandi et remanié le château au début du XVIIIe siècle, planté le vignoble et installé les bâtiments annexes. Le corps principal a été partiellement incendié le 10 mars 1794, pendant la guerre de Vendée, détruisant l’aile ouest et le corps central. Entre 1800 et 1810, la famille de Bascher a reconstruit le logis sur le même plan qu’en 1737 en adoptant un style Directoire. Vers 1860, la façade sur le parc a été modifiée par l’ajout d’une excroissance pentagonale pour loger un nouvel escalier face au vestibule. Entre 1908 et 1912, Joseph de Bascher a transformé les combles de l’aile ouest en atelier, modification en béton ornée d’un décor néo-Renaissance. Antony de Bascher en a hérité en 1951 ; à sa mort en 1975, sa veuve Armelle Petit a exploité le domaine viticole sous l’appellation « Cuvée des Rebelles ». Le monument a été inscrit au titre des monuments historiques en 2011.
Le site présente une grande variété d’édifices et d’infrastructures rares à trouver réunis sur un périmètre aussi restreint ; malgré des besoins importants de restauration, la conservation d’éléments anciens confère un intérêt patrimonial notable. Le corps de logis principal et deux avant-corps s’implantent sur une plateforme quadrangulaire entourée de douves en eau franchissables par deux ponts ; le pont principal, dans l’axe, est fermé par une grille encadrée de piliers amortis par des lions couchés. À l’est, la basse-cour en U, dédiée à l’activité viticole, accueille la grande grange dont la couverture a disparu et qui est protégée par une bâche provisoire ; derrière ces bâtiments, une cour en demi-lune est centrée par un pédiluve ovale pour chevaux, muni de deux rampes plongeantes. À l’ouest, la chapelle Saint-Roch, accessible par une grille et une allée plantée, souffre de désordres graves touchant la couverture, la charpente et le vitrail axial, qui menace de s’effondrer. Entre la chapelle et le château se trouvent un puits réputé « miraculeux » et un très grand vivier accessible par de larges degrés. Au sud, de l’autre côté de la route, les bâtiments de service regroupent étables, granges, une soue à cochons et un four à pain récemment remis en service ; en arrière, face aux vignes, se dresse la fuie dont la coupole sommitale a disparu accidentellement dans les années 1960 et dont la maçonnerie présente de profondes fissures.
Le site bénéficie du soutien de l’association des Amis du Château de la Berrière, qui organise de nombreuses manifestations, et de l’architecte du patrimoine Régis Ribet. Un dossier de restauration a été présenté en 2018 et retenu pour le Loto du patrimoine organisé par Stéphane Bern. En 2024, le château a été mis en vente pour 1,7 M€ et il a été acheté en 2025.