Origine et histoire du Château de La Boétie
Situé dans le Périgord noir, sur la commune de Sarlat-la-Canéda et à proximité de la route de Vitrac (D46), le château de La Boétie est une maison forte implantée sur une terrasse dominant les abords. Il appartient à la famille des Boyt, marchands et bourgeois de Sarlat : Guillaume Boyt acheta le moulin de Cluzel en 1451/1452, appelé depuis moulin de La Boëtie, et la famille fonde par ailleurs une chapellenie à Sainte‑Marie de Sarlat. Raymond Boyt est probablement l'auteur du premier château, puis Antoine prit le nom de La Boétie ; son fils Étienne, né à Sarlat en 1530 et passé ses premières années au château, devint conseiller du roi au Parlement de Bordeaux et mourut le 18 août 1568. Sa sœur Anne hérita du domaine, le transmit à son fils Berthomieu Le Bigot, et le château fut incendié par les protestants en 1589 avant d’être reconstruit aussitôt ; Léonard Selves note que la reconstruction fut réalisée à la hâte et dans des conditions médiocres de solidité. Par la suite, la propriété passa entre les mains des Roffignac, puis des familles Veyssières de Puylebreuil, Monzie de Lasserre, Philopald, Bigot et Gérard du Barry. Le monument a été inscrit au titre des monuments historiques le 12 juin 1948 ; la terrasse, le pigeonnier, le moulin et son bief ont été inscrits le 26 novembre 1998.
La demeure actuelle est formée d’un haut corps de logis rectangulaire cantonné de tours rondes et posé sur une terrasse ; la tour sud renferme un escalier en vis qui dessert, à chaque niveau, les deux grandes salles intérieures. L’élévation présente une maçonnerie rustique, un toit à deux pentes partiellement couvert de lauzes et des cheminées débouchant sur les pignons. Une tour d’escalier ronde occupe le centre de la façade sud, sa porte ayant été obturée, tandis qu’une autre tour ronde est adossée à la façade nord, où se trouve l’entrée ordinaire. En contrebas de la terrasse se dresse un pigeonnier circulaire. De l’autre côté de la route, sur le ruisseau la Cuze, le moulin de Cluzel — dénommé moulin de La Boëtie dès 1507 — comprend un bâtiment bas abritant des meules horizontales encore en place et un bâtiment à étage qui fut l’ancien logis du meunier.