Origine et histoire du Château de La Boissière
Le château de La Boissière, sur la commune de La Boissière-École (Yvelines), occupe le même emplacement qu’un édifice présent sur le site depuis plusieurs siècles. À l’origine, La Boissière était un fief de la châtellenie de Saint-Léger ; la Haute- et la Basse-Boissière appartinrent successivement à diverses familles, notamment les Vaultier puis les Maillard à la fin du XVIe siècle. Des alliances familiales sont mentionnées, comme le mariage de Catherine de Maillard avec Eustache de Malebranche et celui, en 1779, de Marie‑Catherine de Malebranche avec Claude Jacques Marie Le Gras. Le plan du château actuel reprend vraisemblablement des éléments de la construction antérieure : l’implantation n’aurait guère changé au XVIIIe siècle, hormis l’ajout d’une aile à l’est. Entre 1853 et 1857, Gustave Legras fit supprimer la ferme et reconstruire le château en lui donnant une disposition symétrique ; la seule partie conservée semble être l’aile ouest, réhabilitée à partir de l’ancien corps de logis. Vers 1855, la chapelle Sainte‑Catherine fut détruite. Au XIXe siècle, la propriété passa entre plusieurs mains ; le financier Charles Blanchard l’acquit en 1881. Olympe Hériot, héritier d’Auguste Hériot, entra ensuite en possession du domaine, l’agrandit de 780 à 1 200 hectares et y mena des actions philanthropiques et éducatives. Avant d’engager des restaurations, il hébergea des orphelins de guerre au château et inaugura, en 1886, un pensionnat militaire à proximité destiné aux enfants de troupe. Sous la famille Hériot, des aménagements furent réalisés : d’après un dessin daté, deux ailes de plain‑pied furent ajoutées après 1886 et le grand escalier de marbre, attribué à Georges Tersling, fut installé. Les écuries furent détruites en 1945. Hors de la propriété actuelle, la famille fit édifier un mausolée dont le vestibule abrite un groupe sculpté en marbre représentant l’enfant Jean Hériot soutenu par un ange. En 1948, Olympe II Hériot offrit le château à l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) pour y développer des activités de formation. Depuis cette donation, le site a servi d’établissement de formation, notamment en horticulture et paysagisme, et le parc, traversé par la Maltorne, conserve des arbres et des aménagements paysagers historiques. La salle des Glaces a été inscrite aux monuments historiques par arrêté du 4 décembre 1985, puis le vestibule, le grand escalier, le petit salon, la salle des marbres et la salle des maquettes ont été classés par arrêté du 22 septembre 1987.