Origine et histoire du Château de La Boissière
Le château de La Boissière se trouve dans la commune du même nom, en Mayenne, à 500 mètres du bourg. L'appellation « tour de Saint-Christophe de la Boissière » désigne probablement le château, l'abbé Angot notant que la paroisse était parfois appelée Saint-Christophe-de-la-Boissière. Vers 1860, René-Jean Pommerais, juge de paix à Craon, découvrit dans le champ des Fontenelles, près du château, une enceinte de mégalithes. La châtellenie de La Boissière, qualifiée d'impropre car elle ne possédait ni foires ni sceaux de contrats, était annexée au château et tenait à foi et hommage lige de la châtellenie de Savonnières. Le château figura parmi les places fortes occupées par les Anglais de 1356 à 1361. La seigneurie fut réunie en 1764 à la châtellenie de Coulonges, en Châtelais. Au XIIe siècle, il n'existait qu'une tour de guet, édifiée au niveau d'un gué permettant de franchir le Chéran et utilisée par des soldats défendant le duché d'Anjou contre la Bretagne; les étages étaient accessibles par des échelles intérieures. Vers le XIVe siècle, la tour fut transformée en château par une adjonction au sud qui créa une grande pièce à chaque étage et un escalier dans une tourelle. Vers la fin du XIVe siècle, une tour de remplissage acheva la forme carrée actuelle et apporta des latrines. Un ancien rempart jouxtant le château fut arasé au XVIIe siècle pour y construire un corps de ferme. Il subsiste un corps de bâtiment très élevé ; la défense s'appuyait sur de larges douves encore visibles d'un côté. Les d'Angennes visitèrent parfois la forteresse ; Jacques d'Angennes y était le 7 juin 1550. À partir du XVIIe siècle, le châtelain ou le fermier résida au château : Renée Marcillé, dame de Malaunay, y mourut en 1612 et fut enterrée à Saint-Clément de Craon, Simon Gasset et Renée Guillon en furent fermiers en 1631, et René Vallot, sieur du Mesnil, en 1699. Le monument est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 16 janvier 1987 ; il s'agit d'un château privé ouvert à la visite certains jours d'été.  
La seigneurie passa entre de nombreuses familles : on y rencontre Jean de la Roche, puis Jean II d'Angennes, dit « Sapin », qui reprit un procès en 1462, et Charles Ier d'Angennes, seigneur de Rambouillet, qui épousa en 1491 Marguerite de Couesmes. Jacques Ier d'Angennes, seigneur de Rambouillet en 1542 et sénéchal du Maine en 1567, lui succéda, suivi de Nicolas d'Angennes en 1567 et de Philippe d'Angennes, qui rendit un aveu en 1572 et fut tué au siège de Lavardin en 1590. Charles d'Angennes était seigneur en 1612 et, après 1647, n'eut pour héritière qu'une fille entrée à Port-Royal ; Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz, obtint une partie de la succession. En 1647 la seigneurie était engagée à François de la Roussardière, marié à Charlotte d'Héliand en 1631, tandis qu'au moins une portion de la châtellenie avait été acquise par maître François Coquille, secrétaire du roi, puis revendue à Gatien Galiczon avant 1658. François de la Roussardière, fils aîné et mari de Marguerite Cazet — dont la veuve épousa après 1674 François-Élisabeth de Reclesne — et Louis-François de la Roussardière, qui vendit la terre à sa mère et servait dans les chevau-légers, figurent ensuite parmi les propriétaires. Gabriel de Scépeaux acquit la seigneurie en 1698 ; accusé en 1670 d'avoir tué André-Pierre d'Andigné, sa femme Madeleine-Geneviève Sevin fut inhumée en 1705 à Château-Gontier, et leur descendant Pierre-Martin-Gabriel de Scépeaux mourut en 1756 sans enfants. Paul-René de Scépeaux, son frère, fut comte de Scépeaux et brigadier des armées du roi ; il se maria le 11 juin 1751 à Marguerite du Vivier. Marie-René-Louis de Scépeaux, né en 1756, obtint la terre de La Boissière par licitation en 1781 et était, en 1786, gentilhomme d'honneur de Monsieur. Le domaine — comprenant dans le bourg une métairie, une closerie, puis les métairies de la Poissonnière, de la Brosse et de la Rochette, ainsi que les bois Robert — revint par succession à Marie-Madeleine de Mailly, veuve d'Anselme Pasqueray du Rouzay, décédée à Chartres en ventôse an II ; son fils était émigré. La famille Pasqueraie du Rouzay posséda le manoir et ses dépendances jusqu'au début du XXe siècle.