Origine et histoire du Château de la Bussière
Le château de la Bussière, situé à Oullins dans la métropole de Lyon, est une ancienne maison de campagne élevée au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, avec des phases de construction notées en 1725-1732 puis 1739-1749 par la famille Gayot-Mascrany de Bussière, à l'emplacement d'une maison forte antérieure. Il a conservé une architecture typique du XVIIIe siècle ainsi que des décors intérieurs installés à la fin du même siècle. Au XVIe siècle, la propriété abritait une maison forte nommée Grange Deï, qui fut agrandie et surmontée d'un belvédère, puis au début du XVIIIe siècle la maison de campagne fut érigée à son emplacement ; les jardins furent aménagés avec des fontaines et un colombier édifié à l'angle sud-ouest. Le plan actuel réunit le corps de logis et les communs en « L » ; la façade ouest affiche un vocabulaire Renaissance, avec oriel, frise et un pignon au nord. La maison forte fut habitée au XVIe siècle par un drapier de Lyon dont l'épouse, Constance Deï, rendit un service à François Ier, qui fit exécuter des travaux dans la demeure. En 1650, Mathieu Durand acquit la Grange Deï, y ajouta des bois et terres avec son épouse Anne Royet ; leur fille Andrée, mariée à Lambert Rouvière, vendit en 1712 certains terrains aux chanoines de Saint Paul. Jeanne Marie Rouvière apporta la Grange Deï en dot à son mariage avec Paul I Gayot Mascranny de la Bussière le 18 juillet 1738, et le domaine prit alors le nom de château de la Bussière. Le château échappa aux destructions de la Révolution grâce à Paul II Gayot Mascranny, dont la popularité locale conduisit les habitants d'Oullins à le faire libérer et à préserver le domaine. La demeure resta dans la famille jusqu'en 1889, date du décès d'Amélie Gayot Mascranny de la Bussière, célibataire sans descendance, après quoi elle cessa d'être habitée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les riverains se réfugièrent dans les caves du château. En 1953, les bâtiments furent transformés en fabrique de luminaires et en salle d'exposition. Le Grand Lyon acquit le domaine en 1999 et le céda à la commune d'Oullins en 2000 ; une crèche fut aménagée sur le parc en 2008. Depuis 2017 le château fait l'objet d'une réhabilitation destinée à accueillir une salle municipale au rez-de-chaussée et une douzaine d'appartements locatifs aux étages ; la première pierre de cette opération a été posée le 14 septembre 2017 en partenariat avec la Société d'économie mixte de construction du département de l'Ain (SEMCODA). Il est également prévu d'aménager, en collaboration avec les architectes des Bâtiments de France, un jardin médiéval devant le château. Les armoiries liées au lieu et à ses familles sont décrites comme suit : Gueston d'azur à la hure de sanglier ; Gayot d'or à la bande d'azur chargée de trois étoiles d'or et accompagnée de deux trèfles de sinople ; Mascrany de gueules à trois fasces vivrées d'argent, au chef cousu chargé d'un aigle esployé d'argent, adextré d'une clé et sénestré d'un casque de profil du même, avec un écusson d'azur à une fleur de lys d'or.