Château de La Cépière à Toulouse en Haute-Garonne

Château de La Cépière

  • 31100 Toulouse
Château de La Cépière
Château de La Cépière
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Château de La Cépière
Château de La Cépière
Château de La Cépière
Château de La Cépière
Crédit photo : Elizloison - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ; pigeonnier (cad. AH 186, 206) : inscription par arrêté du 31 décembre 1980

Origine et histoire

Le château de La Cépière se situe à Toulouse, au 22 chemin de la Cépière, à l'est du micro‑quartier des Pradettes dans le quartier n°18 Lardenne / Pradettes / Basso‑Cambo ; le micro‑quartier de La Cépière, qui porte le nom du domaine, appartient quant à lui au quartier n°19 Casselardit / Fontaine‑Bayonne / Cartoucherie. Il est accessible depuis le rond‑point de la Cépière, desservi par le Linéo L14 et les lignes de bus 18 et 87; plus à l'ouest, le chemin du Ramelet‑Moundi et l'allée des Vitarelles sont desservis par la ligne 67, et les stations VélôToulouse les plus proches sont les n°263 (87 avenue Jean‑Baylet) et n°385 (21 chemin de la Fronde).

Le site est l'héritier d'un vaste domaine agricole médiéval appartenant aux comtes de Toulouse ; la ferme comtale, appelée boaria del comte, est le cadre en 1216 d'un épisode de la croisade des Albigeois où Simon de Montfort réunit environ deux mille otages. Le domaine resta aux comtes jusqu'en 1271, puis passa, à partir du XVe siècle, en fief à la famille de Goirans ; il fut ensuite détenu par diverses familles toulousaines, dont Arnaud Madron et son fils Auger Madron, puis au milieu du XVIe siècle par le marchand Auger de Lacipière. Après un séquestre en 1585 et une vente liée aux difficultés d'Auger de Lacipière, Pierre de Vignaux acquit le domaine et fit édifier l'essentiel du château actuel à la fin du XVIe siècle, avec des travaux importants engagés à partir de 1589.

À la mort de Pierre de Vignaux, le domaine revint à des membres de la famille Bayard, qui réalisèrent des aménagements au XVIIe siècle : Michel de Bayard fit notamment construire la tourelle sud‑est et achever la façade sud, et l'ensemble du domaine était décrit comme comprenant le château, une ferme, divers communs, un pigeonnier, un jardin, un verger et des champs. Des litiges judiciaires opposèrent ensuite les Bayard au prieuré de la Daurade, entraînant condamnations financières et, en 1736, la vente du domaine par l'héritière Angélique de Boiscourjon.

Le château devint ensuite la propriété d'Antoine de Calvet, qui en 1745 le donna au séminaire Saint‑Charles pour en faire la maison de campagne du séminaire, accompagnée de rentes et d'autres biens ; après la Révolution, bien de l'Église, il fut vendu comme bien national en 1792 à Guillaume Roux. Au début du XIXe siècle, Jean‑Baptiste Sabatié acquit la Cépière et fit modifier l'édifice, notamment par l'arasement des créneaux de la tour carrée ; la propriété resta dans la famille Sabatié et ses alliances jusqu'au milieu du XXe siècle.

Dans le contexte d'aménagement urbain des années 1960, la SETOMIP acheta le domaine en 1964; laissé à l'abandon, il fut ensuite racheté par le promoteur Bernard Cave et restauré par l'architecte Dominique Alet. Le château a été profondément restauré et réaménagé en une quinzaine d'appartements de standing ; deux constructions neuves ont été élevées en contrepoint de l'aile nord et les anciennes écuries ont été remaniées. L'aménagement du quartier a aussi modifié le parc : en 1973 l'avenue du Groupe‑Morhange a traversé le parc et, dans les années 1980, la zone d'activités dite Péripole a été aménagée au sud du chemin de la Cépière autour du pigeonnier.

Le château, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques pour ses façades et ses toitures, est bâti en brique sur un plan en L et développe une masse imposante de deux étages éclairés par des baies segmentaires et quelques fenêtres à meneaux sculptés. La façade orientale est marquée par une tourelle à l'angle sud‑est et une tour plus imposante au nord‑est ; elle comporte une ornementation en dentelle de staff au niveau des étages desservant l'escalier et la tour, et des meneaux ornés d'atlantes, de cariatides et de croisillons au décor géométrique proches de ceux de l'hôtel du May à Toulouse. La tourelle présente, sur sa face nord, de petites ouvertures pour armes à feu encadrées d'un motif en forme de cœur.

Les façades donnant sur cour sont plus sobres, hormis quelques meneaux fragmentaires et des corniches qui couronnent les fenêtres et les portes ; la porte d'accès à l'escalier est encadrée de pilastres doriques et surmontée d'une corniche. À l'intérieur, un grand escalier à rampes droites en madriers de bois est orné de pilastres.

Le pigeonnier, également inscrit à l'inventaire supplémentaire, est le plus ancien de la ville ; construit à la fin du XVIe siècle après un contrat de 1589 entre Pierre de Vignaux et le maître‑maçon Jean Anglade, il se dresse au milieu du jardin du Péripole à environ 120 mètres au sud du château. Bâti en briques sur un plan carré, il repose sur huit piliers carrés reliés par quatre arcades voûtées en plein cintre ; l'étage, séparé par un large cordon mouluré et coiffé d'un toit à quatre pans, est posé sur une voûte d'arêtes et n'est percé que d'une étroite fenêtre à l'est. Une frise de carreaux de terre cuite vernissée verte entoure le bâtiment pour protéger l'accès des rongeurs, et une tourelle d'angle, sans doute postérieure, permet l'accès à l'étage par un escalier.

Les façades et toitures du château ainsi que le pigeonnier font l'objet d'une inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 31 décembre 1980.

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