Origine et histoire du Château de La Chapelle-Bertrand
Le château de La Chapelle-Bertrand, situé à La Chapelle-Bertrand (Deux-Sèvres), date de la seconde moitié du XVe siècle ou du début du XVIe. Il est précédé au sud d'une cour fermée par des murs et des bâtiments annexes, et des dépendances agricoles s'étendent vers l'ouest. Le porche d'entrée est percé dans une grosse tour carrée d'un étage, tandis qu'une tour ronde flanque l'enceinte au sud-est. Au nord, deux ailes de communs délimitent une cour carrée dont l'angle ouest est renforcé par une tour ronde adossée à une dépendance qui paraît contemporaine du logis et abritait écuries et boulangerie. D'autres dépendances, dont une porcherie de la seconde moitié du XIXe siècle, ainsi qu'un jardin complètent l'ensemble; la tour nord-est s'est effondrée. Pour le visiteur venant de Parthenay, une longue allée bordée d'arbres séculaires conduit à l'entrée du bourg, au château, à la cure voisine et à l'église du prieuré-cure dépendant de Parthenay-le-Vieux. Le château constitue un remarquable spécimen de l'architecture du XVe siècle. Entre les deux massives tours rondes qui marquent les extrémités de la façade s'élève une tour polygonale dont le toit est percé d'une élégante fenêtre à pignon à gables. Les fenêtres à meneaux du rez-de-chaussée sont protégées par de solides grilles de fer. Une porte surmontée d'un arc en accolade et d'un blason donne accès à un bel escalier en colimaçon qui dessert de vastes salles pourvues de grandes cheminées. Le premier seigneur connu du lieu fut le chevalier Louis Normandin au XIVe siècle, auquel succéda Jehan Bonnet, seigneur de Saint-Lin et de La Boissière-en-Gâtine. En 1549, Madeleine, fille de Léon de Melun, apporta terres et château en dot à François d'Escoubleau de Sourdis. Leur descendant René d'Escoubleau vendit le domaine en 1776 à Gabrielle Poignand de Lorgère et à son frère Jean. Louise-Eugénie Poignand de Lorgère épousa en 1813 Alphonse d'Aubéri, qui fut chevau-léger en 1814, accompagna Louis XVIII dans son exil à Gand et prit part à la chouannerie de 1815 aux côtés de Louis de La Rochejaquelein. Louise-Radegonde d'Aubéri, dernière du nom et fille du marquis Louis-Gaspard d'Aubéri du Maurier, fit divers dons à des institutions religieuses puis légua en 1967 plusieurs fermes de la commune et le château à son parent le comte Louis de La Bérurière de Saint-Laon, du château du Puy-Louet. Le château a été inscrit à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1929 puis classé au titre des monuments historiques le 19 septembre 1991; ses abords, ses communs et ses jardins ont été inscrits par arrêté le 21 juin 2004. Le côté gauche du château était à demi effondré et l'effondrement s'est poursuivi en 1998. Depuis août 2001, la propriété appartient à M. et Mme Joël Will, qui ont ouvert le site au public pour la première fois en août 2002 et engagé des travaux de restauration à partir de septembre 2002.