Château de la Citardière à Mervent en Vendée

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de la Citardière

  • La Citardière
  • 85200 Mervent
Château de la Citardière
Château de la Citardière
Château de la Citardière
Château de la Citardière
Château de la Citardière
Château de la Citardière
Crédit photo : BARON DE CHANTOISEAU - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1ère moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

Le château en totalité, y compris le décor peint ; les douves, le pont et le mur de soutènement du fossé nord (cad. G 223, 1177) : classement par arrêté du 29 décembre 1989

Origine et histoire du Château de la Citardière

Le château de la Citardière se situe à Mervent, dans le canton de Fontenay-le-Comte (Vendée). Le domaine est mentionné comme fief avec droit de basse justice dès 1396 dans un aveu rendu au sire de Parthenay, et apparaît sous les noms de « Citardière », « Bâtardière » ou « Radegoulière » selon des aveux de 1398. Les aveux successifs, rédigés notamment par André Macé dit « Frondeboeuf » puis par sa veuve Perette de Fontenioux, passent entre les familles De Saint-Maxent, De Fontenioux et De Frondeboeuf entre 1396 et 1549, avec des mentions datées (1402, 1446, 1459, 1469, 1492, 1549). En 1557, Henri de la Roche-Jousseaume, surnommé le Baron de Chantoizeau, est une figure liée au château et donne son nom au chemin d’accès. En 1586 le domaine est acheté par Jean Dejean ; en 1588 Agrippa d’Aubigné évoque le manoir dans le récit d’un affrontement entre troupes huguenotes et catholiques, décrivant des défenseurs munis d’arquebuses, des fossés larges d’environ soixante pieds et une grande salle du corps de garde. En 1609 Marie Dejean épouse Jacques Pager, qui agrandit le domaine et fait restaurer les bâtiments ; la fille de ce dernier épouse en 1625 Jacques de Morienne, qui poursuit les travaux et projette la construction d’un grand logis à l’arrière du château, projet inachevé dont seules des pierres de taille subsistent. Le domaine est saisi en 1679 par Jean-Baptiste Colbert pour recouvrement d’une dette, puis acquis en 1692 par Charles Moriceau de Cheusse, sous lequel il restera dans la famille Moriceau de Cheusse ; il n’est pas saisi à la Révolution, mais subit des pertes de bâti par manque d’entretien. Marqué par l’histoire du protestantisme, le site présente une physionomie de place forte supposée liée aux guerres de Religion : chemin de ronde, ponts-levis et larges douves confirment son rôle défensif. Classé au titre des monuments historiques en 1989, le château a fait l’objet de campagnes de restauration importantes : Nadine et Gérard Coutant, propriétaires à partir de 1983, ont restauré les ailes Ouest et Est, les douves et la salle des gardes entre 1983 et 1993 ; Chantal et Pierre Chauvin-Dudit, acquéreurs en 2020, ont engagé la restauration des couvertures et le sauvetage du châtelet d’entrée sous la supervision de l’architecte du patrimoine Olivier Salmon, chantier achevé au printemps 2022, puis l’installation d’une porte cochère du XVIIe siècle et le lancement des travaux du pavillon Est à l’automne 2022. Architecturale­ment, l’ensemble comprend trois ailes d’un ou deux niveaux à toitures basses, protégées à l’origine par un parapet qui ceint une cour rectangulaire ; des lignes de pierre soulignent des murs de schiste primitivement enduits. La façade sud est rythmée par trois pavillons, le pavillon central abritant l’entrée principale ; le châtelet présente un portail dorique à refends et fronton, percé de rainures pour un pont-levis, et des gargouilles en forme de canons rappelant sa fonction militaire. La construction en carré d’île entourée de larges douves et dotée d’un chemin de ronde témoigne de son caractère défensif hérité des guerres de Religion. Les pavillons d’angle conservent des meurtrières, des emplacements de herses et de planchers à bascule ouvrant sur des trous d’eau ; le pavillon d’angle ouest contient une pièce au décor peint, identifiée comme la chapelle du château. À l’intérieur subsistent des éléments remarquables : une salle du corps de garde de 165 m², construite en anse de panier et entièrement en pierres de taille; deux pièces voûtées en pendentif de valence dans les pavillons, des terrasses sommitales en pierre, quelques cheminées, une cuisine d’époque avec alignement d’évier, potager et cheminée, ainsi qu’un four à pain seigneurial restauré et en état de marche.

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