Origine et histoire du Château de la Coste
Le château de La Coste, situé à Grézels dans le Lot, tire son origine d'une tour de guet devenue un repaire médiéval. Sa physionomie actuelle témoigne d'une architecture militaire des XIVe et XVe siècles, largement remaniée à la fin du XVIe siècle après sa ruine lors de la prise par des troupes protestantes en 1580. Bâti sur un plan carré, il est flanqué de quatre tours : deux tours carrées, massives et rectangulaires à l'ouest, et deux tours cylindriques à l'est, reliées par un mur de courtine qui ferme la cour. Le corps de logis rectangulaire est prolongé par deux ailes en retour ; l'aile méridionale a été démolie au XIXe siècle. L'aile nord, anciennement écuries, avait servi de carrière de pierres pour la maison d'un propriétaire et fut pourvue d'une galerie à claire-voie pour améliorer son étanchéité. Les deux tours rectangulaires conservent leurs latrines dans l'angle formé avec le logis. Le logement principal comporte quatre niveaux : des salles voûtées en rez-de-jardin, deux grandes salles dont l'une est plafonnée et l'autre voûtée au XVIIe siècle, un étage consacré à l'appartement et des combles coiffés de mâchicoulis ; l'ensemble est desservi par un escalier à noyau droit. Les parties occidentales du logis et les tours rectangulaires semblent remonter au XIVe siècle ; le reste résulte des reconstructions menées à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle. À l'origine de la seigneurie, une famille de La Coste est attestée en 1250, puis le repaire appartient à la fin du XIIIe siècle aux Guiscard, un lignage de chevaliers lié au castrum de Bélaye. Bernard de Guiscard reçoit les hommages de ses tenanciers en 1284 et, en 1301, rend hommage pour le repaire à l'évêque de Cahors, dont la suzeraineté découle des acquisitions réalisées sur la châtellenie de Bélaye. Le « repaire » et son « ostal » munis d'une sala, mentionnés aux XIIIe–XIVe siècles, restent identifiables dans l'édifice actuel. La seigneurie n'a apparemment pas subi de destructions importantes pendant la guerre de Cent Ans, même si la région connut de nombreuses exactions. Au XVIe siècle, la famille connaît un revers avec le bannissement et la confiscation de biens de certains membres, et des charges de procédure pèsent sur les héritiers ; des ventes de domaines sont également mentionnées. Les Guiscard, partisans du parti catholique, voient le château pillé et rendu inhabitable par les Protestants en 1580 ; il est encore signalé inhabitable en 1595. La reconstruction a vraisemblablement été entreprise au tournant des XVIe–XVIIe siècles, sans qu'il soit possible d'attribuer précisément les campagnes aux seuls propriétaires mentionnés dans les archives. Saisi comme bien national à la Révolution, le château est vendu, puis revendu en 1825 à un industriel, Clément, qui l'habite jusqu'en 1846 ; un négociant en vins, Prady, acquiert ensuite la propriété et fait démolir l'une des ailes. Restauré entre 1960 et 1965, l'édifice a vu une cheminée remontée vers 1960 dans la commune du Cayrou ; il a connu plusieurs changements de propriétaires et des campagnes de remise en état et d'animation au XXe siècle. Le château a été inscrit au titre des monuments historiques le 8 décembre 1961, des parties étant classées ultérieurement le 25 avril 1997.