Origine et histoire
Le Château de la Côte-au-Chapt, situé au lieu-dit la Côte-au-Chapt sur la commune de Darnac (Val d'Oire et Gartempe), subsiste sous la forme de vestiges de murs et d'un donjon à plan quasi circulaire reposant sur une levée de terre en plate-forme. Le donjon, dont l'entrée s'effectuait autrefois par un accès situé à plus de cinq mètres du sol, montre aujourd'hui une importante brèche ; sa partie haute est couronnée de créneaux munis d'archères cruciformes et de fenêtres de guet quadrangulaires. La muraille présente des meurtrières, des bretèches et des latrines, tandis que le plan intérieur forme un hexagone irrégulier ; les étages ont disparu et un escalier en vis très étroit était aménagé dans l'épaisseur de la muraille. L'enceinte extérieure, aujourd'hui réduite à des vestiges, formait un quadrilatère qui renfermait le donjon au sud-ouest et s'organisait en terrasses avec douves et courtines. Un logis accolé à la tour, daté du début du XVIe siècle, n'en conserve que des pans de murs ; un inventaire de 1611 (Archives départementales de la Haute-Vienne, Fonds Aubugeois, liasse Darnac) décrit une construction en L sur trois niveaux comprenant deux grandes salles, des chambres, une salle de garde, une cuisine, une tour-escalier, une chapelle, des écuries et une tour-porche fermée par une porte en fer. La basse-cour, vaste et de plan carré, était traversée par une ancienne route ; on y distingue encore le logis du fermier avec son échauguette d'angle, ainsi que des écuries et des étables. La tour, résidentielle et attribuée à la fin du XIVe siècle, comportait six niveaux desservis par un escalier en vis, avec latrines et cheminées, et des archères cruciformes au sommet. Les canonnières ouvertes dans la cuisine et sur la courtine extérieure relèvent vraisemblablement d'aménagements du milieu du XVIe siècle, période à laquelle le logis aurait été commandé par Marc de Naillac, seigneur et sénéchal de la Basse-Marche. Le contexte de construction de la tour s'inscrit dans la guerre de Cent Ans : Ytier du Breuil, seigneur de La Côte-au-Chapt, rejoignit le parti du duc de Berry et fit ériger la tour pour affirmer sa fidélité au roi de France. Par la suite, le château passa par alliance à la famille de Lezay de Lusignan, qui résidait principalement à la cour ; loué à des fermiers vers la fin du XVIIe siècle, le site commença à tomber en ruine et, après la Révolution française, les biens des Lezay de Lusignan furent séquestrés. Les ruines et le donjon, restés sans acquéreur, sont demeurés propriété communale. Les vestiges du château ont été inscrits au titre des monuments historiques le 19 avril 1988 et le donjon a été classé le 25 septembre 1989. Cet ensemble présente un intérêt archéologique notable comme témoin de l'architecture militaire féodale, en particulier pour un donjon dont peu d'exemples subsistent.