Origine et histoire du Château de La Devie
Le Domaine de La Devie, situé à Belmontet (Lot), est un ensemble à vocation agricole occupé depuis le XIVe siècle et restauré aux XVIIIe et XIXe siècles. Son plan, centré sur une cour fermée n'ayant qu'un accès sous une haute tour-pigeonnier, lui confère un caractère défensif accentué par des trous de tir percés dans les bâtiments bordant l'entrée. Des vestiges médiévaux subsistent dans les élévations des dépendances orientales et un réseau de souterrains, avec silos et escaliers taillés dans le roc, a été aménagé sous le domaine. Les bâtiments de l'aile est comprennent des pièces domestiques, comportant un ancien four et une partie logement, tandis que l'aile en retour au nord abritait une étable ou une écurie et une autre partie logis. Au nord-est, en bordure de falaise, s'élève un second pigeonnier-tour de plan quadrangulaire. Le décor intérieur a été remanié au XIXe siècle mais conserve quelques portes du XVIIIe siècle. De petites pièces disposées le long de l'élévation arrière abritent des caves, celliers et garde-manger voûtés qui n'ouvrent que sur la cuisine et la salle à manger. Les vestiges médiévaux laissent envisager une occupation ancienne du site défensif ; il est possible qu'il s'agisse d'une ancienne borie, type de domaine agricole et de plaisance au Moyen Âge. Après la guerre de Cent Ans, les seigneurs du Quercy, frappés par les destructions et la dépopulation, durent faire venir des laboureurs pour remettre en culture leurs fiefs désertés. En 1444, Guillaume de Luzech donna à cens la Devie à Pierre Solacroup, issu d'une famille de laboureurs originaire de Thérondels (canton de Mur-de-Barrez, Rouergue) ; Pierre testa à Ladevie en 1459 et laissa quatorze enfants. La famille Solacroup prospéra, conclut des alliances notables et acquit progressivement un rang noble. Au début du XVIIIe siècle, Jean Solacroup, marié à Jeanne de Lalbenque, maria sa fille Françoise à l'héritier des Foissac de Bellegarde. Sous la Restauration, Jeanne (Marie-Jeanne-Paule) Solacroup apporta La Devie en dot à Charles de Testas de Folmont ; leur fils Dieudonné de Testas de Folmont (1829-1882), époux de Marie de Bercegol, donna à la demeure son aspect actuel en construisant la tour-pigeonnier, en prolongeant le mur d'enceinte et en élevant des annexes. Le domaine passa ensuite entre plusieurs mains avant d'être acquis en 1936 par une famille qui le conserva jusqu'à son rachat en 2019. Le château de La Devie est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 11 octobre 1996 ; il a fait l'objet de travaux de rénovation après son rachat en 2019.