Origine et histoire du Château de la Force
Le château de La Force se situe sur la commune de La Force, en Dordogne (Nouvelle-Aquitaine). Construit en pierre à partir de 1604 dans un style d'inspiration florentine, il fut édifié pour Jacques Nompar de Caumont, baron puis duc de La Force, gentilhomme protestant et maréchal de France. L'architecte est identifié par une inscription : Pierre Boisson, peut‑être maître maçon de Bordeaux, où il est mort en 1606. La construction, prévue sur trois étages avec combles à lucarnes, débuta en 1604 ; les travaux avancèrent rapidement jusqu'en 1611, mais l'assassinat d'Henri IV empêcha les secours royaux promis, et l'ouvrage fut finalement achevé en 1614. La décoration intérieure fut réalisée par un artiste parisien anonyme et le parterre devant le château fut dessiné par Jacques Boyceau de la Barauderie. En 1622, le site connut un siège dirigé par Charles de Guise‑Lorraine, duc d'Elbeuf. Le château fut mis à sac puis démoli en 1793 pour servir de carrière ; l'opération est attribuée au représentant du peuple Lakanal, alors en poste à Bergerac. Il subsiste aujourd'hui uniquement le pavillon central des écuries, appelé localement « Pavillon des Recettes », vestige classé au titre des monuments historiques le 11 avril 1932. Le temple, dépendance du château, n'a pas été démoli. Le plan du château suivait le tracé d'un hexagone irrégulier ; un jardin à la française séparait l'édifice de l'entrée, celle‑ci formant un pavillon central dans l'axe des communs. Quatre niches ornaient les parois latérales du passage du pavillon. En 1855, la façade des Recettes mesurait 85 mètres de largeur et les toitures étaient en longs pans couverts d'ardoise. Derrière cette façade s'étendait une grande pelouse, probablement organisée en jardin à la française, accessible par une allée centrale bordée de marronniers partant du porche des Recettes et menant au château disparu, implanté à l'extrémité d'un éperon orienté au sud vers la plaine de la Dordogne. La parcelle est aujourd'hui boisée et partiellement construite (l'Enclos du Château). Côté jardin, trois encadrements de fenêtres des combles subsistent, le troisième étant intégré à l'ancienne hostellerie des ducs. Sur le mur à droite de l'arche d'entrée figure une plaque portant les noms de cinq membres de la famille de Caumont : Jacques Nompar de Caumont, Armand Nompar de Caumont, Jacques Henri de Caumont, Auguste Nompar de Caumont et Henri de Belsunce. La cloche du campanile du château serait aujourd'hui affectée à l'église Saint‑Jacques‑le‑Majeur de Bergerac. Le musée de Périgueux a recueilli des plaques funéraires et une inscription de 1604 relatives à l'édification du château ; l'acceptation de ce legs a eu lieu en décembre 1886 entre Édouard Galy, conservateur du musée, et Olivier Emmanuel de Caumont (1839‑1909), douzième duc de La Force. Parmi les éléments conservés, une pierre tombale datée de 1737 se rapporte à Antoine de Caumont, marquis de Castelnaut, mort à 17 ans, et une autre, datée de 1764, concerne Armand Nompar II de Caumont, âgé de 86 ans. Jules Determes publia en 1850 un opuscule de quatorze pages dédié à une gravure du XVIIIe siècle représentant le palais ; le cuivre original de cette gravure a été préservé en 1793.