Origine et histoire du Château de la Gadelière
Le château, attesté en 1342, appartient au type des maisons‑fortes qui se sont multipliées au cours de la guerre de Cent ans. L'absence d'une véritable enceinte et la précarité des éléments défensifs, malgré l'existence autrefois de fossés en eau, de bretèches amovibles et d'un châtelet d'entrée muni d'un pont‑levis, confèrent à cette maison‑forte une fonction d'exploitation agricole plutôt que militaire. La présence de dépendances à proximité confirme ce rôle agraire. L'édifice présente un plan associant deux pavillons carrés et un corps barlong se touchant aux angles. Au XVIe siècle, les ouvertures furent multipliées et agrandies, dotées de meneaux et de traverses. Au XVIIe siècle, un escalier droit à balustres en bois fut créé dans l'aile est pour faciliter la circulation verticale, jusque‑là assurée par un escalier en vis dans l'angle ouest (disparu) et par un escalier en vis en demi hors‑œuvre sur la façade nord du pavillon sud. Au XIXe siècle, la maison‑forte perdit ses principales dispositions défensives : la démolition du châtelet d'entrée est attestée en 1793 et la partie sud des fossés fut comblée. Au début du XXe siècle, le volume extérieur et la distribution intérieure furent transformés par la création d'une galerie en fond de cour, qui adapta les anciennes baies en portes de communication. La chapelle, ancienne église paroissiale de la Gadelière, conserve un chœur fermé par un chevet plat d'époque romane. La nef et l'ensemble de la charpente furent reconstruits à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle. La flèche charpentée qui surmontait la première travée de la nef a disparu en 1933. Le colombier, daté du XVIIe siècle, présente un volume restreint et un nombre limité de boulins, témoignant de la modestie de la seigneurie ; il est construit selon un plan octogonal.