Origine et histoire du Château de la Gâtevine
Le château de la Gâtevine est implanté au lieu-dit « la Gâtevine » sur la commune de Chalais, dans le département de l'Indre (région Centre-Val de Loire). L'existence d'une résidence seigneuriale en ce lieu est attestée dès 1337 et dépendait alors du marquisat de Bélâbre ; la maison noble est fortifiée en 1450. Du château édifié au XVe siècle autour d'une cour subsistent le corps de logis adossé à la courtine nord, deux tours cylindriques commandant cette courtine et percées de nombreuses meurtrières, le fossé et quelques portions des murs d'enceinte. Le corps de logis, de plan trapézoïdal, s'élève sur un étage et un étage de comble éclairé par des lucarnes sculptées ; les deux tours sont demi hors-œuvre dans l'angle. Les portes de la façade sud présentent un arc cintré avec claveau central ; la façade nord a été transformée au XIXe siècle par le percement d'ouvertures encadrées en pierre de taille. Deux porches en pierre, l'un au nord et l'autre au sud, ouvrent l'entrée ; chacun possède un arc en plein cintre et porte les armes de la famille Loubes sculptées sur le claveau central. Une cave avec accès extérieur et entrée voûtée se trouve au milieu de la cour. Décrit en mauvais état en 1716, le château a été modernisé au cours des siècles suivants : la façade sur cour a été reprise, la plupart des baies ont été remaniées et les autres bâtiments de la cour ont été démolis pour ouvrir le site sur la campagne. Des bâtiments d'exploitation dépendant du château ont été ajoutés ultérieurement (XVIIIe, XIXe et début du XXe siècle) ; la ferme des Queues, sur la route de Chalais, dépendait également du domaine. Ces bâtiments figurent sur le cadastre de 1833 et ont été transformés par l'ajout de combles importants et de lucarnes en bâtière en brique. Le domaine a longtemps appartenu à la famille Loubes de la Gâtevine, qui a été dépouillée du titre de gouverneur de Bélâbre en 1732 par Charles VII. Le château est partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 27 mai 2009 ; sont protégés le corps de logis dans sa totalité, les façades et les toitures des bâtiments du domaine de la cour, ainsi que tous les éléments bâtis situés sur la parcelle dite du lieu-dit la Gâtevine. Le toponyme « Gâtevine » renvoie peut-être à l'ancien français « gast », issu du latin vastum (« terrain stérile, désert, dévasté »), le suffixe « -vine » pouvant suggérer le vin.
