Château de la Grande Chapelle à Champmillon en Charente

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de la Grande Chapelle

  • Terres de la Chapelle
  • 16290 Champmillon
Château de la Grande Chapelle
Château de la Grande Chapelle
Château de la Grande Chapelle
Crédit photo : Jack ma - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle, 1er quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ; l 'escalier intérieur avec sa rampe ; la cheminée en pierre du XVIIIe siècle au deuxième étage du pavillon Sud ; les deux terrasses avec leurs murs de soutènement, leurs emmarchements et leurs balustrades ; la fontaine (cad. C 286, 287) : inscription par arrêté du 30 mars 1976

Origine et histoire du Château de la Grande Chapelle

Le château de la Chapelle, appelé aussi château de la Grande Chapelle, est situé à Champmillon (Charente), à une dizaine de kilomètres à l'ouest d'Angoulême. La propriété est mentionnée dès le XIIIe siècle dans un acte de donation du sieur Gaudrat à l'abbaye de Saint-Cybard-lès-Angoulême, et le cartulaire de l'abbaye signale déjà en 1286 le fief de la Chapelle. Vers 1040, le comte d'Angoulême Geoffroi Taillefer avait également donné plusieurs terres de Champmillon à la même abbaye. Jusqu'au XVIIIe siècle, les propriétaires rendirent hommage à l'abbé de Saint-Cybard. Parmi eux figurent les Faligon au XVIe siècle — l'un fut procureur fiscal de l'abbaye durant les guerres de religion — puis, au XVIIe siècle, la famille Maron, par le mariage de Laetitia Faligon, qui conserva la propriété jusqu'en 1737. Un membre de cette famille, Jacques de La Croix Maron (1560-1620), est connu pour avoir inventé la double chauffe dans l'élaboration du cognac. Aux XVIIIe et XIXe siècles, le domaine passa par ventes successives aux familles Marchais, Labrousse et Durand, puis, au tout début du XXe siècle, à Jean Fougerat, inventeur, pharmacien, philanthrope et viticulteur. Le château actuel a été principalement édifié entre 1715 et 1780.

Implanté à flanc de coteau, le logis s'organise le long d'un axe et distingue nettement deux ensembles : au sud le corps de logis et au nord la ferme viticole. Le château se présente comme un long corps de bâtiment flanqué de deux pavillons carrés couverts d'ardoise ; ces constructions, les plus anciennes, se reconnaissent à leur charpente en châtaignier. L'élément qui relie ces bâtiments a été modifié et agrandi aux XVIIe et XVIIIe siècles ; au début du XIXe siècle on y ajouta, sans doute après l'effondrement d'une partie vétuste, un escalier d'honneur. La façade sur le jardin, largement percée au XVIIIe siècle et couronnée d'une balustrade pleine, s'ouvre sur des terrasses aménagées qui, par paliers successifs, descendent vers une fontaine abritée sous une voûte en bonnet d'évêque. L'accès à la fontaine est fermé par une baie surmontée d'un fronton curviligne brisé, décoré d'un candélabre et d'une ancienne masse ; la tradition veut que ce signe ait indiqué aux troupes royales l'exemption de réquisition. Trois escaliers relient les différents niveaux et la terrasse de 2 500 m², desservie par un escalier monumental, constitue un élément paysager majeur face à la vallée. À l'extrémité nord, le corps de ferme s'organise autour d'une vaste cour carrée et regroupe les écuries, les chais, la distillerie et les logements annexes. Orienté vers l'est-sud-est, le logis, d'un étage avec balustrade et terrasse, évoque, entouré de ses vignes, les "châteaux" du Bordelais voisin. Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1976.

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