Château de la Grève à Saint-Martin-des-Noyers en Vendée

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de la Grève

  • D52
  • 85140 Saint-Martin-des-Noyers
Château de la Grève
Château de la Grève
Château de la Grève
Château de la Grève
Château de la Grève
Crédit photo : Spouik - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Manoir de la Grève à l'exclusion des dépendances (cad. G 146) : inscription par arrêté du 8 octobre 1984

Origine et histoire du Château de la Grève

Le manoir de la Grève, aussi appelé château de Saint-Martin-des-Noyers, est situé en Vendée, en Pays-de-la-Loire, près de la forêt domaniale du Détroit, entre La Ferrière et Saint-Martin-des-Noyers. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 8 octobre 1984 et figure parmi les rares châteaux forts encore visibles en Vendée. Le toponyme La Grève dériverait du gaulois graua, désignant un rivage sablonneux. Lieu d'une ancienne paroisse nommée Sainte-Agathe-de-la-Grève, il fut annexé à Saint-Martin-des-Noyers en 1791 et apparaît dans les sources médiévales sous les formes De Gravia, la Griève, la Grava et enfin la Grève. Mentionné dès la fin du XIe siècle, le domaine passa longtemps dans la famille de Chabot, liée par mariage à Agnès de Rocheservière et Sébrand Ier Chabot. Entre les XIIIe et XVIe siècles, la Grève constitue un site fortifié important et dépendait comme baronnie du duché de Thouars, disposant d’un droit de haute justice au Moyen Âge. Pendant la Guerre de Cent Ans, Thibault X de Chabot, seigneur de la Grève et fidèle de Charles VII, est tué à la bataille de Patay le 18 février 1429. En 1446 la seigneurie passe à la famille Chastillon, qui adopte le protestantisme au milieu du XVIe siècle et modernise le château en agrandissant le site et en renforçant ses défenses. Durant les guerres de Religion, la forteresse change fréquemment de mains et voit ses moyens de défense adaptés. En 1599 Gilles Chastillon vend la Grève à Pierre Durcot, qui l'aménage pour plus de confort ; la propriété se transforme ensuite progressivement en exploitation agricole. Rachetée en 1802 par la famille Batiot, elle se détériore puis fait l'objet de travaux dans les années 1970 menés par Florence Tarneaud, qui restaure notamment l'étang décrit au XVIIe siècle. Protégé en 1984, le site est ouvert au public en 1997 grâce à l'Association des Amis du Château de la Grève ; en 2000 les propriétaires reçoivent un prix régional des Vieilles Maisons Françaises et, en 2016, le château accueille plus de 7 000 visiteurs. La propriété change de mains en 2020 ; le nouveau propriétaire, Boris Racaud, souhaite restaurer progressivement le site, comme il l'a déjà fait avec le manoir de la Tuderrière à Apremont. Citée au XIIe siècle et fortement fortifiée au XIVe siècle, la Grève conserve de nombreux vestiges de sa fonction de place forte. La haute cour comprend le corps de logis flanqué de deux tours et d'une tour d'escalier à cinq pans partiellement arasée ; elle est entourée d'un étang, de douves, d'un second logis et d'une grange autrefois pourvue de tours. L'intérieur présente des éléments médiévaux : fenêtres à croisée munies de coussièges, imposantes cheminées médiévales pourvues de hottes et d'arcs décharge moulurés, éviers, latrines avec évacuation vers les douves et une cave voûtée répartie sur plusieurs pièces et un sous-sol desservant des meurtrières et canonnières. On compte encore onze cheminées de la fin du XIVe siècle, cinq pièces et cinq cheminées au premier étage, cinq pièces et cinq cheminées au deuxième étage, ainsi qu'un troisième étage conservé au niveau de la tour sud avec une cheminée supplémentaire et des accès aux meurtrières et bretèches. Extérieurement, les tours de défense sont essentiellement rondes tandis que la tour d'escalier est hexagonale ; la tour sud présente une charpente médiévale remarquable et une forme intérieure hexagonale, la petite tour nord restant sobre. Les tours et les remparts comportent de nombreuses meurtrières, arbalétrières, couleuvrinières, bretèches et bouches à feu ; on conserve aussi un pont en pierre, vestige d'un deuxième pont-levis, ainsi que les traces d'autres tours ruinées. Plusieurs ruisseaux convergent au pied des anciens remparts pour former l'étang qui alimente les douves, et la basse-cour est également entourée de douves avec un bâtiment d'entrée, un autre pont en pierre, deux tours ruinées et l'amorce d'un porche correspondant à l'ancien châtelet. Un rempart en pierre long d'environ 180 mètres borde la partie sud-est de l'étang et une imposante grange plus récente s'élève dans la basse-cour ; au fil des siècles, le donjon et certains châtelets ont été démantelés et des portions de murs arasées. Les aveux de 1631 et de 1700 décrivent un ensemble défensif avec murs crénelés, mâchicoulis, tours et ouvrages entourés d'eau, ce qui permet de lire l'évolution chronologique du site, depuis la construction primitive aux XIIe–XIIIe siècles, l'agrandissement du corps de logis aux XIVe–XVe siècles, les modernisations des XVIe–XVIIe siècles jusqu'aux transformations en exploitation agricole aux XVIIIe–XIXe siècles.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Horaires, jours et tarifs sur le site du château ci-dessus.