Période
XIVe siècle, XVe siècle
Patrimoine classé
La tour du Pont-Levis avec les bâtiments situés de part et d'autre ; la tour du Connétable ; la tour du sud-ouest ; les deux tours du sud-est ; l'entrée monumentale de la façade sud du logis du Roi (aile nord) (cad. Q 1154, 1155, 1156) : classement par arrêté du 15 juin 1977 - A l'exclusion de l'aile nord (logis du Roi) refaite au XIXe siècle, les parties non classées (restes de tours et de fortifications les reliant) (cad. Q 659, 660, 1157) : inscription par arrêté du 15 juin 1977 - L'ensemble du terrain d'assiette du château ; les douves (avec mur de contrescarpe) ; le mur dit " des cuisines " ; les façades et toitures du logis du Roi (aile nord) ; le grand jardin ; le portail monumental du XVIIe siècle (cad. Q 658 à 661, 663, 664, 666, 1154 à 1156, 1180, 1184, 1185, 1222, 1224, 1226, 1228, 1229, cf plan annexé à l'arrêté) : inscription par arrêté du 26 mars 2009
Origine et histoire du Château de la Groulais
Le château de la Groulais, dit aussi château de Blain, est une forteresse médiévale située à Blain, en Loire-Atlantique, construite au début du XIIe siècle sur l’ordre d’Alain IV Fergent ; d’après un édit, il aurait été bâti entre 1100 et 1108. Jalon important de l’architecture fortifiée et de plaisance des Clisson et des Rohan, le vaste domaine comprend le château, son parc, sa forêt, des aménagements hydrauliques et des terrains cultivés. Il fait partie du système de défense du duché de Bretagne aux côtés d’autres châteaux de la région. Centre de la seigneurie de Blain, il passa successivement aux maisons de Blain, de Clisson, de Rohan puis à la branche Rohan-Chabot, avant d’être vendu en 1802. Parmi ses propriétaires du XXe siècle figure Marie Bonaparte, qui le posséda de 1918 à 1950 et fit restaurer certains bâtiments pour y résider.
Au cours du Moyen Âge et de l’époque moderne, le château connut destructions et reconstructions : il fut rasé lors de conflits avec le duc de Bretagne puis relevé par Olivier II de Clisson, agrandi aux XIVe et XVe siècles et embelli à la fin du XVe siècle par Jean II de Rohan, qui fit notamment aménager le Logis du roi et de la reine ainsi que la chapelle et les murs de clôture. Durant les guerres de Religion, Blain fut un centre de la Réforme en Bretagne et subit un siège et des dommages en 1591. Au XVIIe siècle, sur ordre de Richelieu, il perdit sa vocation militaire et ses remparts furent partiellement démantelés. Pendant la Révolution, le château fut pillé et incendié, ses archives détruites, et il servit ensuite de caserne puis de prison.
Le domaine actuel, partiellement public et partiellement privé, couvre 4,4 hectares, y compris douves et fossés autrefois alimentés par l’Isac. L’ancienne grande enceinte, en partie détruite au temps de Richelieu et aujourd’hui classée et propriété de la commune, entourait la cour d’honneur et le Petit Chastel, qui comprenait les logis du roi et de la reine. Le château a compté jusqu’à douze tours ; neuf d’entre elles demeurent visibles. L’entrée principale se trouvait au nord‑ouest, au lieu‑dit « les Pavés », et l’accès actuel se fait par le pont‑levis.
La grande enceinte conserve encore cinq tours principales, dont des tours nord‑est, est et sud‑est datées des XVIe et XIVe siècles, la tour dite du Pont‑Levis du XIVe siècle et une tour sud‑ouest en fer‑à‑cheval protégeant l’accès du pont‑levis ; des fouilles récentes y ont permis la découverte d’objets du XVIe siècle. Le Petit Chastel comprend quatre tours : la tour du Moulin, la tour du Connétable (datée de 1386), la tour du Donjon des Armes, détruite en 1629, et la tour de l’Horloge, dont il ne reste que les fondations après son arasement en 1804.
Le Logis du Roy, situé entre les tours du Connétable et du Moulin, date du XVe siècle ; restauré par Marie Bonaparte dans un style Renaissance, il présente de hautes lucarnes à pinacles, des gargouilles et des cheminées ornées. Le Logis de la Reine, détruit à l’époque du démantèlement, ne subsiste qu’en parties basses et caves appelées « cellier de la Reine ». De la chapelle du XVIe siècle, seule la crypte est conservée. Les bâtiments de la métairie, près de la porte monumentale, ont été transformés en gîtes.
Classé monument historique, le site a fait l’objet de travaux de restauration, notamment entre 1991 et 2005 par l’association Chantiers Histoire et Architecture Médiévales, et plusieurs parties ont été protégées et acquises par la commune à la suite de ces classements. Le château est ouvert au public de mai à septembre et accueille expositions et événements ; il reçoit également des associations locales, parmi lesquelles des groupes de reconstitution historique, un musée de l’imprimerie et un atelier dédié à la fresque.